Alii (bonjour, en paluan)! C'est François qui continue.
En ouvrant les rideaux de notre chambre ce matin-là, on s'est rendus compte qu'on avait une belle vue sur la mer! Pas mal! En fait, on était si proche de l'eau que l'un de nos murs extérieurs tombait pratiquement dans l'océan! Par ailleurs, on avait beau s'être couchés à 3h du matin la veille, pas question de rater le déjeuner inclus. Comme il finissait à 9h, on n'avait pas beaucoup dormi quand on s'est installés sur la terrasse qui surplombait l'hôtel pour manger. Bon, on ne peut pas dire que les choix étaient extraordinaires, et clairement la clientèle visée était chinoise (bonjour, congee!) Par contre, la vue était magnifique: on voyait très bien le lagon bleu et les mangroves vert olive!
On était prêts à partir quand une pluie diluvienne s'est mise à tomber. Comme toute bonne averse tropicale, ça s'est vite arrêté mais on a eu de la pluie à intervalles réguliers toute la journée. Bizarrement, il faisait encore plus chaud et humide après la pluie, pour notre plus grand plaisir!
Quoiqu'il en soit, on a fini par partir à pied vers la ville. Objectif de la journée: réserver des tours pour les journées subséquentes et vérifier quelques détails logistiques... Bref, une belle journée d'organisation pour commencer!
Comment vous décrire Koror? En tout cas, si vous venez ici en espérant voir une ville remplie de resorts de luxe, ou au contraire une cité en bord de mer émaillée d'habitations traditionnelles bucoliques, oubliez ça. Koror, c'est en fait une seule route principale, en retrait du rivage (on ne voit pas la mer), où se succèdent de part et d'autre une succession d'édifices plus ou moins déglingués. Le mélange d'influences est assez frappant. L'anglais omniprésent, le mode de vie "tout à l'automobile" (tout le monde se déplace en voiture ici, et la route principale est étonnamment encombrée pour une ville de cette taille), la Bank of Hawaii, le dollar américain (la devise locale), le prix de l'essence affiché en gallons et les produits qu'on retrouverait dans n'importe quel Walmart, pas de doute, les Américains ont laissé une forte impression sur l'archipel. En même temps, la plupart des enseignes sont bilingues: le chinois et le japonais sont partout, et les restos asiatiques sont légion. Si Koror faisait un bac à l'université, ce serait une majeure en études américaines avec une mineure en études est-asiatiques! Bref, c'est un endroit sans prétention ni charme particulier, où on retrouve un mélange d'atmosphère de petit village et d'indolence tropicale.
Et puis il y a les Paluans (ou les Palauens, va savoir quel est le bon gentillé en français). Difficile de trouver un peuple aussi chill et attachant. Dès nos premiers pas dans la ville, on est salués de toute part par tout le monde, piétons comme automobilistes. Tout le monde nous dit bonjour! Et la vie est jammée sur le mode "take it easy" ici, vraisemblablement depuis toujours. Pas sûr qu'ils savent vraiment ce qu'est le stress! En tout cas, des gens véritablement sympathiques!
En marchant dans la ville, on a rapidement remarqué la présence de nombreux Chinois en uniforme qui écumaient les magasins. En regardant de plus près le drapeau qu'ils avaient sur l'épaule, on a remarqué que c'était des Taïwanais. Fun fact: Palau est l'un des quelques États au monde à ne reconnaître que Taiwan à titre de gouvernement légitime de la Chine. Ça fait en sorte qu'il y a ici une ambassade de Taiwan et pas de Chine populaire. Évidemment, Taiwan entretient des relations étroites avec son allié Palau, d'autant plus que Beijing et Taipei se livrent à une véritable lutte d'influence pour faire virer le gouvernement de Palau de leur côté... Selon l'un de nos guides rencontré le lendemain, c'est probablement cet enjeu diplomatique qui définira l'avenir de Palau: augmentation du tourisme et investissements en développement pèsent dans la balance... Comme quoi la Chine me rattrape, même en vacances!
Après s'être trompés de centre d'information touristique et avoir retiré de l'argent (à la Bank of Guam, wow), on a erré dans le campus du joli Palau Community College. On trouve deux 'bai' dans les cours pleines d'arbres de l'école. Ce sont en fait des huttes en bois traditionnels, où les chefs se rassemblaient autrefois pour décider des affaires courantes. Ce sont de belles structures colorées décorées de jolis motifs, avec un toit en paille. Pensez cabane polynésienne, et c'est probablement à peu près ça qui vous viendra en tête!
À l'info touristique (la vraie cette fois), la préposée a été d'une grande aide en nous trouvant le bon horaire des ferries (merci, car c'est à peu près introuvable en ligne) et surtout en nous faisant des suggestions pour organiser notre voyage. En effet, contrairement à d'habitude, nous n'avions aucun guide pour nous aider à planifier: il n'en existe aucun de Palau! C'est vous dire haha! J'avais donc dû y aller un peu à l'aveuglette donc c'était une bonne chose d'avoir quelqu'un pour nous indiquer les meilleures avenues possibles! Avec tout ça, on avait faim et on s'est régalés de bibimbap et de nouilles sautées dans le resto coréen-japonais d'en face.
De là, on a continué sous la pluie notre route vers l'île de Malakal, reliée par un pont à Koror. C'est là que le voile un peu quelconque du tissu urbain de Koror se déchire pour révéler les eaux turquoises et les pitons rocheux émeraude qui composent l'archipel de Palau. C'est tout simplement magnifique, et on avait encore rien vu! Déjà là, on s'extasiait à la vue des petits poissons multicolores qui batifolaient dans l'eau transparente. On les voyait du trottoir de la route!!! On se serait cru à la section tropicale de l'aquarium de Shanghai, visité lors du précédent passage de Marie-Pascale en Chine!
Cela dit, on a bientôt traversé une zone plus industrielle avant d'arriver à l'agence Sam's Tour. Notre objectif était de magasiner les agences pour se booker différents tours: avec Sam's Tours, on a décider de s'initier à la plongée pour débutants pendant une demie-journée! Si on aime ça, on prendra un deuxième tour, cette fois d'une journée en mer. Souhaitez-nous bonne chance!
Un peu plus loin se trouvait RIKE (Rock Islands Kayak Expedition), une agence spécialisée - vous l'aurez deviné - dans les tours en kayak de mer. On a opté pour une expédition en solo de deux jours le long de la côte, avec nuitée en camping sur une plage déserte, un must qu'on voulait vraiment faire! Bien contents, on a tout de même décidé de poursuivre notre magasinage d'agences, mais ce fût bien moins fructueux. Deux de nos rencontres avec des agences japonaises n'ont pas abouti, notamment parce qu'on ne comprenait vraiment pas très bien ce qu'on nous racontait haha! Visiblement, nous n'étions pas la clientèle cible! Au moins l'une d'entre elles nous a offert un thé froid, bienvenu par cette chaleur!
Au retour vers Koror depuis Malakal, on a fait un arrêt au parc de Long Island, un chilling spot en bord de mer où les enfants se baignent dans le lagon, les femmes bavardent et les hommes relaxent en écoutant de la musique dans leur auto, les portes ouvertes. On vous a dit que c'était pas stressant, la vie ici?
Notre dernière tentative de trouver une autre agence fût aussi un échec, mais nous a fait découvrir la décharge nationale. Comme quoi tout n'est pas parfait au paradis! D'ailleurs, c'est sympathique de passer devant les petits symboles nationaux de cette ville qui a la taille d'un gros village du Québec et qui est néanmoins la métropole d'un pays (eh non, ce n'est pas la capitale!). Ici, la Cour suprême, logée dans un petit bâtiment gros comme un duplex montréalais. Là, le ministère de l'éducation, un édifice moins gros qu'une école primaire. Le garage là-bas? C'est le ministère des travaux publics!
Après cette longue journée de 'tramites' et de marche (ça a l'air de rien, mais c'est étendu Koror!), nous étions de retour à l'hôtel, juste à temps pour le coucher de soleil sur la mer! On a été souper en face, au Red Rooster Café, où on avait une terrasse avec vue sur la mer et la pleine lune qui se levait. On a vu pire endroit pour manger un spaghetti aux fruits de mer et un poulet terryaki! La soirée s'est achevée alors que je tentais de manière infructueuse de retirer encore de l'argent (les ATM ne permettent pas de sortir de gros montants ici...), ce qui m'a permis de découvrir Koror-by-night, un vendredi soir. En fait, il y a plus de monde que le jour (parce qu'il fait moins chaud tsé), et il y a deux édifices avec des néons. Et c'est pas mal ça!
À bientôt!
Une vraie plongée dans l'inconnu, sans Lonely Planet. Ne continuez pas sur cette vague en omettant de porter vos vestes de sauvetage en kayak, et si ça a été le cas, pas besoin de nous le dire.
RépondreEffacerUne seule route, bord de l'eau, anglais, tout à l'auto... Blanc-Sablon Sud?
RépondreEffacerAhhh je n'avais pas vu la ressemblance sur le coup mais oui ça donne un peu la même ambiance de petit village!
Effacer"Une majeure en études américaines avec une mineure en études est-asiatiques": métaphore géniale pour nous décrire l'ambiance.
RépondreEffacerMadeleine