vendredi 24 mai 2019

Milky way et Jellyfish lake

Salut, c’est MP qui finira ce blog!

Pour notre dernière journée à Palau, on avait réservé un tour dans une agence… visiblement japonaise! Sur plus de 20 personnes, il y avait nous et un couple américain qui n’étions pas Japonais. Grant, sympathique Palauen, allait « s’occuper de nous » alors que le guide japonais s’excusait de ne pas bien parler anglais. Très énergique, il ponctuait toutes ses phrases de « aimas » comme dans « arigato gozaimasu » et s’inclinait constamment devant les clients, qui riaient de toutes ses blagues!

Pour la première fois depuis notre arrivée, on a dépassé la barrière de corail (alors que le guide s’excusait des « grosses » vagues) puis on est re-rentrés à l’intérieur un peu plus loin, dans un coin des Rock Islands où on n’était pas encore allés. Premier arrêt : Milky way, une baie où les sédiments des X dernières années s’entassent et forment de l’argile blanche qui serait particulièrement extraordinaire pour la peau. Bon, personnellement, on trouvait que ça sonnait « trouvons une autre activité pour les touristes question qu’ils dépensent un peu plus dans le pays et pendant ce temps-là on va rire quand ils vont s’enduire le corps de cette boue qui contient probablement beaucoup de caca de poisson »… Du moins, la baie était superbe et l’eau turquoise grâce au fond blanc d’argile!

On a donc sauté à l’eau pendant que Grant plongeait pour remonter des tas d’argile dans une chaudière. Il fallait quand même aller loin pour atteindre le fond, environ 6 mètres? Puis on est retournés sur le bateau où tout le monde TRIPPAIT sur cette activité qui consiste à plonger tes mains dans un seau de boue, enlever les petits crabes qui flottent dedans et t’en étendre partout… Et oui, ça pue. Ça sent le soufre en fait! « L’avantage » d’un tour organisé avec des Japonais c’est que beaucoup beaucoup d’importance était mise sur le fait de prendre des photos donc tout le monde a fait la file pour se faire poser tout enduit de glaise, un moment de pur bonheur qui sentait les toilettes!

On a plongé à l’eau pour se rincer, et pendant qu’ils nettoyaient la boue qui parsemait maintenant le bateau, on a pu observer la joie palpable du tour de Chinois juste à côté qui hurlaient de plaisir! Puis on a quitté la baie, nous et notre peau nouvellement douce comme de la soie (pour vrai, quand même)…

Certains avaient pris l’option kayak dans le tour et ont été déposés dans une baie alors que le reste du groupe se rendait plus loin pour faire du snorkel. On était assez loin du bord contrairement aux fois où on en a fait en kayak alors on a revêtu nos gilets de sauvetage pendant que Grant nous expliquait qu’on allait se rendre à telle bouée au loin où le bateau allait nous récupérer. Clairement quand j’ai sauté la première, ils avaient mal calculé la direction de la marée parce que le courant allait visiblement dans l’autre direction, avec quand même une bonne puissance… On a donc changé de plan, probablement sur un trajet moins connu pour sa beauté que celui qu’ils voulaient nous faire faire au début mais bon… Ça reste que c’était toujours vraiment beau! Et François a été très heureux qu’on se rende sur une petite île déserte avec un banc de sable pour qu’il puisse aller l’explorer un peu.

On a récupéré les kayakistes et on est revenus sur nos pas pour manger sur une île les « Bento box ». J’avais pris l’option végétarienne et au téléphone, l’employée avait demandé dans un anglais cassé si je voulais « salade ou légumes » et sans vraiment avoir une opinion arrêtée sur le sujet, j’avais choisi « salade ». Bin, c’était JUSTE de la salade! Genre de la laitue iceberg avec 3 bouts de concombre. Moi et mon appétit d’oiseau allions clairement être bien rassasiés après ce repas copieux (ironie). François m’a fait don d’une part de son lunch et j’ai abusé de vinaigrette Ranch en me disant que c’était bien la seule chose de mon plat qui allait me faire tenir un minimum de temps.

Après un arrêt aux succulentes bécosses de la minuscule île, on a fait le tour des deux plages de ladite minuscule île, qui, bin, n’avait pas grand-chose à offrir. « Allez explorer » nous disait le guide japonais, après nous avoir pris en photo. « Allez explorer » nous disait Grant, après nous avoir pris en photo… Outre sa petite taille, c’était toujours superbe comme partout aux Rock Islands et en plus ça sentait divinement bon le BBQ qu’un autre guide faisait pour son groupe (avais-je déjà digéré toute ma laitue iceberg?).

On a filé vers le Jellyfish lake, LA raison pour laquelle on avait pris ce tour. Arrivés au quai, les Rangers vérifient qu’on a bien acheté nos permis et nous aspergent d’eau douce pour empêcher qu’on apporte des organismes marins dans le lac. Après une marche de 10-15 minutes, on arrive au lac d’eau brunâtre, une première à Palau! Suivant Grant, on a arpenté le lac jusqu’à trouver où se tenaient les méduses ce jour-là. Et après, bin, on nage à travers les méduses (inoffensives bien sûr)! Il y en a quand même beaucoup, surtout considérant qu’elles étaient presque éteintes en 2016 et que la population revient petit à petit. Il y en a de toutes les tailles mais principalement une espèce orange, à la tête en forme de gros abat-jour et avec un petit corps pas trop filamenteux. Elles mesurent de quelques millimètres à environ 15-20 cm! Lors des collisions, je laissais systématiquement échapper un cri de surprise au contact de leurs corps gluants, ce qui n’est pas arrivé trop souvent heureusement. Il y avait aussi quelques « moon jellyfish », des méduses en galettes bleutées avec 4 ronds blancs à l’intérieur de leur « tête » et qui sont assez grosses, certaines de 30 cm! C’était une activité cool mais peut-être un peu moins que je me l’imaginais au final, je ne pense pas que ça puisse battre le snorkel ou la plongée…!

Parlant snorkel, on s’est rendus dans un dernier site, notre dernière fois dans les profondeurs marines paluennes  ! Encore une fois, on a vu des nouvelles espèces de poissons! À un certain moment, il y avait devant moi un banc de poissons jaunes et noirs (environ 5 cm de long) en quantité inimaginable! Pour vrai, il y avait deux fois plus de poissons que d’espace d’eau libre devant moi et je nageais au travers sans qu’ils s’en inquiètent! C’était fou!

Il faut dire que Palau est exceptionnel en termes de vie sous-marine et autant j’ai apprécié la plongée, je crois que j’ai eu autant de plaisir avec le snorkel! D’ailleurs, en revenant à Shanghai, j’ai remarqué que le snorkel m’avait réellement « marqué » parce que j’ai pris un coup de soleil sous les fesses et au bas du dos à force de flotter à la surface de l’eau haha. Le tout met l’accent sur des fesses d’une blancheur inouïe sous mon maillot, c’est de toute beauté!

Dernière attraction de la journée : une île percée, i-dé-al pour une photo-aimas nous disait le guide. Chaque couple s’est donc fait prendre en photo sur le devant du bateau avec ce Rocher-percé micronésien en arrière-plan, probablement le highlight de notre voyage (not). Puis ce fut le retour vers Koror, après une journée très remplie qui clôturait bien notre séjour à Palau!

Sachant qu’on partait le soir-même, on espérait se débarrasser d’un minimum de crème-solaire et de sel marin question de ne pas décourager nos voisins de sièges dans l’avion. Grant nous avait dit qu’il y avait une douche où on pourrait se rincer mais ça a été biiiin compliqué avec l’employée japonaise qui essayait de séparer les clients dans les véhicules pour les ramener à leurs hôtels respectifs. Elle voulait absolument qu’on embarque maintenant dans une auto alors que j’essayais d’expliquer en gestes et en anglais de base qu’on voulait prendre une douche et qu’on allait marcher. Son regard à tout ça indiquait « Blank – Blank – Blank » et a juste décidé de revenir me voir aux 5 minutes pour me dire d’embarquer dans une auto. Elle était tellement stressée de devoir gérer les véhicules qu’elle en était d’une inefficacité exemplaire, alors que tous attendaient sans stress leur tour et qu’elle courait partout comme une poule pas de tête.

Après notre douche sommaire sur le quai, le guide a tenu à nous ramener en auto, parce que « c’est tellement loin, vous ne pouvez pas marcher ». Jamais vu un pays où les gens ont aussi peur de marcher haha!

Le reste de la soirée a été consacrée à perdre notre temps de différentes façons : sortir de l’argent pour une taxe de sortie qu’on n’a finalement jamais eu à payer, réserver une navette pour notre vol, réarranger les sacs, acheter un cadeau à Gustave (l’enfant, pas le chat), faire des emplettes au supermarché pour que François ramène des produits « américains » à Shanghai... Après avoir fait le tour des deux épiceries pour chercher ce qui se trouvait à prix raisonnable, on a fait de belles réserves de moutarde de Dijon, gruau à l’érable etc et… 2 immenses cans taille restaurateur de tomates broyées pour faire des sauces à spagh…!

Après avoir attendu genre 45 minutes pour des pad thaï dans un resto thaïlandais aux posters sexistes et misogynes, on est revenus à l’Hôtel Palau, où on allait élire domicile dans le lobby jusqu’à 1h du matin… Thé, courriels, blog et ré-réorganisation de backpacks post-achats fut notre soirée…

Après des adieux aux très sympathiques employés de l’hôtel, un chauffeur de navette quasi-muet nous a mené à l’aéroport. En scannant nos sacs, l’employée nous demande étonnée « hey, qu’est-ce que vous avez dans votre sac? ». « De la sauce tomate ». Elle a juste ri et nous a laissé passer. Passé la sécurité absolument pas sérieuse, on a somnolé sur les bancs en attendant l’embarquement à 3h00 puis on a dormi à nouveau jusqu’à Séoul.

On a déjeuné et erré dans le très beau terminal jusqu’à ce qu’on découvre une zone extraordinaire : une section avec des lits pour faire la sieste, une autre avec des tables pour travailler, des douches gratuites et propres et un mini-gym ludique! Il y avait une station où on lance des ballons dans des paniers selon un rythme à l’écran, un autre où on saute sur un trampoline pour « atteindre » des formes à l’écran géant devant et un autre où on doit piétiner un plancher avec des formes qui défilent. C’était vraiment drôle et étonnamment exigeant!

En redescendant, on est tombés sur un spectacle de musique traditionnelle coréenne vraiment belle puis est venu le temps d’embarquer dans notre dernière section jusqu’à Shanghai. On a profité de la file diplomatique aux douanes où l’employé zélé nous a fait dépasser tous ceux qui étaient déjà dans la file spéciale : on n’en demandait pas tant! 1h45 d’autobus plus tard, nous étions rendus à l’appartement, c’est tellement loin l’aéroport de Pudong!

Et voilà pour ce blog et ce voyage qu’on a beaucoup aimé! Merci de nous y avoir accompagné!

Marie-Pascale et François


mercredi 22 mai 2019

Une journée sous l'eau

Salut tout le monde! C'est à nouveau François!

(Musique épique)

(Voix de Charles Tisseyre)

"Dans cette entrée, on plonge - littéralement- sous les eaux turquoises de Palau pour y découvrir l'extraordinaire monde sous-marin qui s'y cache. Suivez-nous dans ce ballet multicolore au fond des mers, au coeur de certains des plus magnifiques sites de plongée de la planète."

(Musique épique. On voit des poissons qui virevoltent et on entend des bruits de bulles et d’éclaboussures. Puis Charles Tisseyre regarde au loin, vers l’horizon infini de l’océan Pacifique)

"La semaine prochaine à Découverte :  le magma. »

(Générique. Musique toujours aussi épique.)

Merci Charles pour cette introduction !

En effet, ce matin-là, on partait pour une journée complète de plongée ! De bon matin, on est embarqués dans la fourgonnette de Sam’s Tour venue nous cueillir à l’hôtel. On y a fait la connaissance de deux touristes un peu suffisants qui ont eu tôt fait de juger notre profondeur maximale de plongée.

« 12 mètres? Mais on voit quoi à 12 mètres? Rien! » (Insérer un rire moqueur ici)

« Moi, la profondeur où je me sens à l’aise quand je plonge - et on s’entend que j’ai plongé souvent en Californie - c’est 30 mètres! » (Insérer un faux sourire un peu méprisant ici).

Ben oui c’est ça, vante-toi devant deux débutants pour qui c’est leur première vraie journée complète de plongée. Que c’est pénible, ce genre de personnes! Heureusement, ils allaient faire une autre activité aujourd’hui, et n’auraient donc pas à subir la compagnie des bouseux que nous sommes lors de leurs explorations sous-marines pour vrais experts, tsé.

Cela dit, parmi les passagers figurait aussi une Américaine sympathique qui nous racontait qu’elle avait eu la surprise de se rendre compte que, parmi les personnes présentes à un party dans un bar de Koror où elle était la veille, se trouvait un sénateur! Bon c’est sûr que dans un pays qui compte 20 000 habitants et 16 États, les probabilités de croiser un sénateur quand on sort prendre un verre sont plus élevées à Palau qu’aux États-Unis haha!

Notre instructeur pour la journée était un jeune Catalan, Sergi, accompagné de sa blonde danoise qui était aussi la conductrice de ce matin (c’est petit, Palau). Une fois avoir récupéré notre équipement, on est montés dans le bateau, sachant qu’on partait plonger plus loin en mer cette fois. À bord, outre nos instructeurs et notre capitaine paluan: une famille allemande qu’on présume richissime (une mère et ses deux jeunes filles) et une Américaine et son jeune fils. Je dis « richissime » parce qu’au fil de nos conversations avec eux, on a compris que les endroits où ils voyageaient n’étaient pas piqués des vers. Quand on a déjà plongé en Polynésie française, aux Seychelles (2 fois), aux Maldives et à Palau, sans compter des voyages au Japon et ailleurs, je crois qu’on est en droit de se dire qu’ils doivent avoir des moyens légèrement supérieurs à la moyenne! Elles étaient en tous cas bien gentilles.

Après une heure de bateau dans les toujours superbes Rock Islands, on arrivait au fameux Ulong Channel, un chenal d’eau turquoise tout près de la barrière extérieure de corail. Tout comme pour nous, ce nom n’évoque probablement rien dans votre esprit, outre le fait qu’il vous parait exotique d'office. Si vous étiez un plongeur chevronné par contre, vous seriez néanmoins jaloux car il s’agit apparemment d’un des meilleurs endroits où plonger au monde! Justement, on se préparait à se lancer! Cette fois, pas moyen d’y échapper: on allait entrer dans l’eau en se laissant tomber et en basculant par en arrière, comme pour faire une pirouette! Moi qui ai toujours été incapable de faire ne serait-ce qu’une culbute, je n’étais pas vraiment à l’aise au début mais c’est vraiment facile en fait. Impossible de toute façon de faire autrement, compte tenu de la lourdeur de l’équipement!

S’en est ensuite suivi un petit moment d’adaptation, celui où on quitte la logique qui veut que, dans l’eau, on reste à flot pour respirer, et qu’on fait en fait l’inverse en respirant sous la mer. Pour vrai, au début, c’est un exercice très étrange que d’avoir consciemment à combattre un réflexe de survie, à savoir remonter prendre une bouffée d’air quand on est sous l’eau. C’est comme si notre raison doit convaincre notre cerveau reptilien, dans ce qu’il a de plus élémentaire, que c’est normal de respirer sous l’eau et qu’on ne va pas mourir noyé!

Et puis on commence à descendre, à voir les magnifiques coraux et les poissons multicolores, et on oublie complètement de s’en faire tellement le spectacle qui s’offre à nous est beau! Ça, et le fait qu’ici il faut tenir compte du courant, assez fort par endroit. Ça demandait un peu plus de dextérité que notre plongée plus pépère dans la baie face à Sam’s Tour, l’autre jour!

Vous dire qu’on a vu beaucoup de poissons, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, ne saurait entièrement rendre hommage à ce qu’on peut apercevoir sous les eaux cristallines de Palau! Et avec une super visibilité en plus! Sans compter les forêts de coraux. Ce qui était cool, c’était que notre instructeur Sergi avait emmené avec lui un genre de Etch-A-Sketch (retour en enfance!) sur lequel il nous écrivait le nom des poissons qu’on voyait. On a aussi vu d’énormes coques, une anémone aux tentacules blancs et son poisson-clown (bonjour, Nemo!)… et des requins. Un banc de mignons bébé requins pour commencer (awwww) puis un vrai de vrai grey reef shark d’un peu plus d’un mètre de long. Moi qui m’inquiétais, disons que ce gros poisson pataud ne paraissait vraiment pas dangereux (et la plupart des espèces de requins, dont celle-là, ne le sont pas, en passant: c’est vraiment une peur injustifiée et irrationnelle, de craindre les squales! Dis-je en tentant de me convaincre moi-même. Mais disons que depuis ma rencontre en vrai avec un requin, je suis beaucoup plus zen en mer!). Plus sérieuse était la menace potentielle posée par les trigger fish, de gros poissons territoriaux qui font leur nid dans le sable blanc du fond du récif. Avant de plonger, Sergi nous avait mis en garde contre leur agressivité: pour défendre leur nid, ils n’hésitent pas à mordre, et ils ont les dents tranchantes comme des rasoirs. Ils peuvent réellement infliger des blessures graves. Sergi nous avait ainsi montré deux nouveaux signes: le poing fermé, qui signifie « danger, et le pouce et l’index en évidence comme pour symboliser un pistolet avec une main, qui signifie (vous l’aurez deviné) « trigger fish ». Heureusement qu’il nous en a parlé parce qu’on a vu pas mal de ces poissons effectivement pas trop heureux quand on s’approchait un tant soit peu de leurs gros monticules sablonneux! On les identifie assez vite par contre, de sorte que les éviter n’est pas trop difficile. Pas de mauvaise rencontre au final!

Et 45 minutes plus tard, après 3 minutes de décompression, on émergeait en pleine mer, de l’autre côté de la barrière de corail. En regardant autour de nous, on était assez loin de notre point de départ, preuve que le courant était vraiment puissant en fait! Aussi, j’avais presque entamé ma réserve d’oxygène, alors que celle de Mémé n’était pas encore dans le rouge. Explication: les femmes ont de plus petits poumons, et respirent donc moins. Mais aussi, selon Frenchie (notre premier instructeur), je bouge pas mal plus que Marie-Pascale sous l’eau et j’ai tendance à prendre de grandes goulées d’air, ce qui n’aide pas!

C’était l’heure de manger et on s’est attablés sur la plage sablonneuse de l’île de Ulong toute proche, en mangeant nos bento boxes à l’ombre des cocotiers. Au début des années 2000, cette belle île a apparemment servi de toile de fond à l’émission de téléréalité américaine « Survivor », dans laquelle des équipes devaient affronter des épreuves sur une île déserte avec peu de ressources. Le genre d’émission mal traduite en français que vous avez probablement distraitement écoutée un soir d’ennui à TQS, à l’époque!

Après s’être sustenté et dégourdi les jambes un brin, on était fin prêts à retourner plonger. Cette fois, on allait tout près, vers un banc de sable émergé à marée basse. Le site de plongée, aptement baptisé Sandy Bar, était plus retiré de la barrière extérieure de corail et était donc beaucoup plus calme côté courant. Une petite culbute, deux-trois ajustements, et on descendait - creux cette fois dès le début. Notre premier arrêt : la « cleaning station »! À genoux dans le sable autour d’un corail central, des bancs de poissons tourbillonnant en haut de nos têtes, on a attendu… et tout à coup on était pris à partie par des petits poissons multicolores qui picossaient gentiment notre corps à la recherche de peaux mortes! L’un d’entre eux m’a même pris par surprise en allant fureter dans mon oreille haha! C’est en fait un endroit où se rendent les requins et autres gros poissons pour se faire débarrasser de leurs parasites et écailles mortes. Dans le corail, notre instructeur a attiré notre attention sur une tache sombre cachée dans une anfractuosité: une murène, un genre d’anguille des mers! Pas bien bien joli par contre!

Je pense que cette seconde plongée était encore plus belle et agréable que la première, notamment parce qu’on avait beaucoup moins à se soucier du courant et des trigger fish (quoique…) et qu’on pouvait donc se concentrer sur les coraux et les superbes poissons qui foisonnaient. À un certain moment par contre, je me suis retourné pour constater que la bonbonne de Marie-Pascale, visiblement mal fixée sur son socle, était en train de glisser! Sergi l’a vu en même temps et a remédié à la situation en réajustant la sangle. Ce n’est qu’hors de l’eau qu’on a fait réaliser à Mémé, qui n’avait rien remarqué, qu’elle était en train de perdre sa bonbonne! Heureusement qu’on s’en est rendus compte vite!

On a ensuite fait la connaissance avec un rémora, un poisson qui nous a pris en affection pendant presque tout le reste de la plongée! C’est un poisson inoffensif mais particulier: il a une genre de ventouse sur la tête et l’utilise pour se fixer sur de plus gros animaux (genre des requins). Comme ça il profite des restes de nourriture et nettoie en même temps le requin. Cette fois, les gros animaux, c’était nous! Il a vraiment essayé de se fixer à nos jambes, c’était vraiment spécial! Au début, on tentait de le repousser, mais il insistait vraiment le pauvre! Finalement, Sergi nous a dit qu’il était sans danger pour nous alors on l’a laissé faire jusqu’à ce qu’il nous quitte pour de meilleurs hôtes. Pour terminer, on a encore vu d’autres requins (toujours des grey reef sharks), avant de remonter à la surface. Une superbe plongée!

Après cette belle journée, la tête pleine d’images de ce monde sous-marin étrange et magnifique, on est revenus vers Koror. Malgré les vagues qui secouaient le bateau, on sentait que tout le monde était un peu fatigué! On a dit au revoir à nos compagnons de plongée puis on est revenus à l’hôtel, où on a pris une douche question de se débarrasser du sel marin. On a ensuite passé un petit moment à gérer quelques tramites pour notre excursion du lendemain. J'ai notamment eu cette conversation beaucoup trop précise avec la dame du tour:

Madame: « For lunch, do you want the normal meal or the vegetarian option? »

François : « Normal for me, vegetarian for my girlfriend »

Madame « OK does she want rice or salad? »

François « Euh… Salad I guess? »

Madame: « OK what sauce for the salad? »

Ben là! c’est bien gentil mais peut-être un brin trop intense haha! Vas-tu aussi me demander le nombre de feuilles de salade qu'elle veut dans son plat? Haha!

Pour couronner cette belle sortie en mer, on est aller manger une pizza + verre de vin dans le pub / bar tiki tendance du centre-ville de Koror (l’un des hauts lieux du night-life local, avec le Taj où on avait été quelques jours plus tôt)!

À bientôt!

samedi 11 mai 2019

Babeldaob, partie 2

Salut! Comme promis, voici la suite de notre périple! C’est toujours François au clavier!

Le ciel était maussade quand on a ouvert les rideaux de notre bungalow ce matin-là. Plutôt que de déjeuner sur la plage, on a mangé nos céréales + boissons chaudes sur notre petite galerie privée couverte. La pluie a ensuite cessé, ce qui nous a permis de passer un bel avant-midi de farniente dans les hamacs sur la plage. Entre deux cocotiers, bercés par le doux son des petites vagues qui venaient s’échouer sur le sable de corail blanc, disons qu’on n’était pas trop à plaindre! En plus, le ciel couvert et la petite brise nous maintenaient à un très agréable 25 degrés environ. Le paradis!

La pluie a recommencé par contre tout juste comme je me baignais, donnant le signal du départ de ce resort où nous étions seuls au monde. Enfin, « se baigner », façon de parler! À marée haute, il y a environ 60 cm d’eau sur 1km… Disons que je pataugeais plus qu’autre chose!

C’est à la pluie battante qu’on a repris la route à bord de notre fidèle Mazda 3, un peu après midi. L’objectif de la journée était de revenir à Koror par la côte Est de l’île de Babeldaob. On a exploré en chemin plusieurs petits village de l’État de Ngaraard via des routes à une voie faites de gravier grossier dans le meilleur des cas et envahies par la végétation par endroits. La pluie diluvienne, le terrain accidenté et les vagues qui léchaient la côte à deux pas du chemin donnaient un air épique à cette expédition qui ne rendait pas la vie facile à la suspension de notre voiture! L’averse n’avait cependant pas arrêté les fidèles qui emplissaient une bien jolie église blanche dans l’un des hameaux qu’on a traversés.

La carte nous disait ensuite qu’on pouvait relier le prochain village puis la compact road via une route secondaire en bord de mer. Celle-ci s’est rapidement avérée être une véritable piste de brousse! On avait vu pire alors ça ne nous inquiétait pas, jusqu’à ce qu’on réalise que la pluie torrentielle avait inondé complètement une section du chemin. Plutôt que de risquer de caler le moteur au milieu de rien sous des cieux déchaînés, on a finalement opté pour la prudence et rebroussé chemin, sous les soupirs de soulagement de Marie-Pascale! (MP: en fait, ce qui s’est passé est que quand j’ai vu que François considérait l’option de continuer, j’ai appliqué de façon catégorique mon veto sur le sujet)

De retour sur la compact road, on a roulé sur une route magnifique alors que nos essuie-glaces peinaient à évacuer toute l’eau qui tombait des gros nuages gris qui surplombaient la forêt tropicale qu’on traversait. Quand il pleut, c’est du sérieux ici! 30 minutes et deux États et demi plus tard, on parvenait à Melekeok après avoir traversé deux jolis causeways en bord de mer dans l’État de Ngiwal voisin. Notre passage ici était important, car c’est le seul endroit sur toute la côte Est de Babeldaob où on trouve un restaurant ouvert! On a donc diné face à la mer sur la terrasse du mignon café-resto de Melekeok, en regardant les vagues s’échouer près des gros arbres. 

À la fin du repas, miracle, il ne pleuvait presque plus! On a donc repris la route en bord de mer puis dans les hauteurs dans l’espoir de trouver le bai local, qui était apparemment assez joli. Malheureusement, ce fût un échec. Ce qui est par contre impossible à manquer ici, c’est le capitole de Ngerulmud, la capitale officielle de Palau! Cet énorme ensemble gouvernemental jaune pâle est une copie conforme du Capitole de Washington et trône de manière assez incongrue au sommet d’une butte dénudée, au milieu de rien, avec la mer en arrière-plan. Construit avec l’aide des Taïwanais (évidemment), il abrite le Parlement, le siège du gouvernement et la Cour de Palau. Je tenais bien sûr absolument à visiter cette construction saugrenue mais néanmoins assez jolie! À l’extérieur, les murs sont couverts de représentations stylisées de poissons et d’oiseaux, et il y a un bai peint aux couleurs du drapeau de Palau à l’arrière. Il y a aussi des colonnes et des lanternes un peu partout. Par contre, l’oeil avisé remarque en se rapprochant qu’elles ne sont respectivement ni en pierre ni en métal: tout est en plastique! Quand même comique! Oh, et c’est probablement le Parlement le moins sécurisé au monde. D’abord, on peut circuler partout à l’extérieur sans être inquiétés. Quant à l’intérieur, je n’osais pas trop y aller mais quelqu’un (je suppose que c’était un garde) nous a chaleureusement invité à entrer voir l’exposition de photos des Jeux de Palau (eh oui) qui en décorait l’intérieur. En sortant, on a vu deux touristes asiatiques se promener sur les lieux en bedaine. On repassera pour le décorum! Une visite bien plaisante dans cette minuscule capitale!

Après un détour vers la mer pour admirer un autre rocher de puddingstone sculpté grimaçant, on est retournés dans les terres pour aller explorer la Ngardok Nature Reserve. À l’entrée, il ne semblait y avoir personne dans la cabane de l'accueil et on a donc débuté sans plus attendre le sentier qui nous amènerait au lac Ngardok. Le pamphlet de la réserve annonce en grande pompe que le lac en question est le plus grand lac d’eau douce de Micronésie. Il fait… 600 m2. Inutile de dire que ça ferait sourire tout bon Québécois! Le sentier était très agréable. On passait des forêts constamment humides au point où de la mousse pousse sur tous les grands arbres-fougères qui la peuplent, à des tourbières plus familières parsemées de plantes carnivores. À un certain moment, un panneau près du sentier indiquait « Watch out for the poison tree! » Euh… Lequel? Il y a des centaines d’arbres ici! Et qu’est-ce que ça fait, un arbre empoisonné? Une autre preuve que les Nordiques que nous sommes sont totalement démunis quand on les parachute dans une jungle haha!

Enfin, on a eu un aperçu du lac! C’était plus un grand étang boueux aux rives parsemées de plantes aquatiques qu’un lac en bonne et due forme, mais soyons indulgents. En tout cas, à défaut d’y voir des crocodiles (c’est un lieu où ces bêtes charmantes se reproduisent), on a vu quelques canards et une grosse chauve-souris. C'est sans parler de la quantité impressionnante de toiles d’araignées que j’ai récoltée en ouvrant le chemin, Mémé étant stratégiquement placée derrière moi pour s’éviter ce désagrément. On repassera pour le féminisme haha! On a fait une petite pause sur le quai en prenant bien soin de scruter les quenouilles au cas où de facétieux sauriens bondiraient pour croquer nos mollets exotiques. Cela dit, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter: les crocodiles de Palau sont « petits » (seulement 2m de long!) et ont apparement peur de nous. En d’autres termes, on ne laissera pas une jambe sur l’archipel!

On est ensuite revenus à l’accueil, où nous attendait un garde-chasse contrit qui a bien dû s’excuser 200 fois de ne pas nous avoir salués lors de notre arrivée! « Je suis désolé, j’écoutais des vidéos de pêche et je ne vous ai pas entendus! Je suis un gros fan de pêche! » Voilà certainement la meilleure excuse qu’on nous ait servie depuis longtemps! Il a tout de même profité de notre présence pour nous montrer une orchidée unique à Palau (il y en avait plein sur le sentier apparement, on n’avait pas remarqué), nous montrer des plantes carnivores parasites et nous renseigner sur le fameux « poison tree ». Quand on y touche, on développe rapidement de l’irritation puis des cloques, comme si on s’était brûlés. Sympathique!

On a repris la route et c’est sous un ciel toujours boudeur qu’on est revenus à Koror, deux États et 25 minutes plus tard. Alors qu’on était pratiquement seuls sur la compact road sur la grosse île, c’était la cohue sur la rue principale à Koror (enfin, façon de parler)! Sérieusement, il y avait même un peu de trafic, c’est vous dire! Quelle était donc la raison de cette agitation? Réponse: le night market! Mais avant de vous en dire plus, on est revenus à l’hôtel Palau, où les décidément forts sympathiques employés nous réservaient une surprise. « On a surclassé votre chambre! Vous allez voir, la vue est magnifique! » Wow, je pense que c’était la 2e fois à vie que j’étais upgradé comme ça, et j’étais pas mal excité! Notre chambre n’était pas très différente, sauf qu’on avait cette fois un balcon. Quant à la vue… En effet, on voyait bien la mer au loin. Cependant, on voyait aussi très bien (et pas mal plus) le concessionnaire d’autos usagées juste de l’autre côté de la rue haha!

Bon, passons aux choses sérieuses! Chaque deux semaines se tient à Koror un marché de nuit qui réunit les restaurateurs des environs, des vendeurs venus de Babeldoab et la population en général pour manger, magasiner et bavarder dans une atmosphère festive. Tenu en plein coeur de la ville, dans le parc central, c’est LE gros événement social de Palau, et on nous avait dit qu’il ne fallait absolument pas le manquer! Pour vous donner une idée de l’atmosphère, imaginez-vous un festival régional low key au Québec l’été - genre le festival de la gourgane d’Albanel, le festival du maïs de St-Damase en 10 fois plus petit ou le festival du cochon de St-Perpétue. Stands de nourriture, chaises en plastique sous des bâches, scène sur laquelle joue un groupe de musique local que les gens écoutent à moitié, kiosques des principales associations du coin, animateur qui fait des quiz avec la foule entre deux chansons, personnes âgées qui « scènent » entre elles en regardant la foule, enfants qui courent partout, spectacle de la troupe de danse du village, maquillage pour les tout-petits… Ce que vous retrouveriez dans la fête de village de votre patelin québécois préféré, vous l’avez ici aussi! Avec une touche tropicale, quand même: avec la musique et la danse traditionnelles de Palau, les vieilles dames qui chiquent des noix de bétel et l’atmosphère tiki, on était clairement plus en Océanie qu’à Lanaudière! On s’est régalés d’énormes portions de bouffe de rue (rouleaux impériaux, riz au porc, sushis, poulet au beurre et cupcakes) tout en écoutant le groupe de musique et en regardant les danseurs. La thématique de cette édition du marché de nuit de Koror était le Jour de la Terre. En conséquence, les organisateurs demandaient aux gens de trier leurs déchets et les sensibilisaient sur leur impact environnemental. Plein de points pour eux! Un peu moins heureux cependant étaient les choix des prix qu’on pouvait gagner si on répondait correctement aux questions de l’animateur. Parmi ceux-ci figuraient en effet des bons-rabais pour de l’essence… Enfin, personne n’est parfait…

Essence… Oups, on avait complètement oublié de faire le plein avant de rendre la voiture! Et on avait intérêt à le faire, car sinon la compagnie allait nous charger 3 fois le prix à la pompe par litre pour le faire à notre place! On a donc quitté en courant le marché de nuit pour revenir à l’hôtel, où on avait laissé l’auto. « La dame de Budget vient d’appeler, elle arrive dans 5 minutes prendre la voiture » nous a obligeamment dit le réceptionniste. Raaaah! On a donc été mettre de l’essence à la station-service du coin et on est revenus du plus vite qu’on a pu! Heureusement, l’employée de l’agence de location d’auto n’était pas encore arrivée. Ouf, ni vu ni connu!

Comme ce n’était pas bien loin, on est revenus au night market boire une limonade pour se remettre de nos émotions! On a quitté vers 21h alors que la « foule » se dispersait, contrairement aux musiciens qui tenaient décidément à rester après avoir dit qu’il partaient eux aussi à 21h. On est repassés près du parc 20 minutes plus tard, après avoir fait des courses, et ils étaient encore là! Ça, c’est du dévouement!

Nos aventures se poursuivent sous la mer dans la prochaine entrée!