Pour notre dernière journée à Palau, on avait réservé un
tour dans une agence… visiblement japonaise! Sur plus de 20 personnes, il y
avait nous et un couple américain qui n’étions pas Japonais. Grant, sympathique
Palauen, allait « s’occuper de nous » alors que le guide japonais
s’excusait de ne pas bien parler anglais. Très énergique, il ponctuait toutes
ses phrases de « aimas » comme dans « arigato gozaimasu »
et s’inclinait constamment devant les clients, qui riaient de toutes ses
blagues!
Pour la première fois depuis notre arrivée, on a dépassé la
barrière de corail (alors que le guide s’excusait des « grosses »
vagues) puis on est re-rentrés à l’intérieur un peu plus loin, dans un coin des
Rock Islands où on n’était pas encore allés. Premier arrêt : Milky way,
une baie où les sédiments des X dernières années s’entassent et forment de
l’argile blanche qui serait particulièrement extraordinaire pour la peau. Bon,
personnellement, on trouvait que ça sonnait « trouvons une autre activité
pour les touristes question qu’ils dépensent un peu plus dans le pays et
pendant ce temps-là on va rire quand ils vont s’enduire le corps de cette boue
qui contient probablement beaucoup de caca de poisson »… Du moins, la baie
était superbe et l’eau turquoise grâce au fond blanc d’argile!
On a donc sauté à l’eau pendant que Grant plongeait pour
remonter des tas d’argile dans une chaudière. Il fallait quand même aller loin
pour atteindre le fond, environ 6 mètres? Puis on est retournés sur le bateau
où tout le monde TRIPPAIT sur cette activité qui consiste à plonger tes mains
dans un seau de boue, enlever les petits crabes qui flottent dedans et t’en
étendre partout… Et oui, ça pue. Ça sent le soufre en fait!
« L’avantage » d’un tour organisé avec des Japonais c’est que
beaucoup beaucoup d’importance était mise sur le fait de prendre des photos
donc tout le monde a fait la file pour se faire poser tout enduit de glaise, un
moment de pur bonheur qui sentait les toilettes!
On a plongé à l’eau pour se rincer, et pendant qu’ils
nettoyaient la boue qui parsemait maintenant le bateau, on a pu observer la
joie palpable du tour de Chinois juste à côté qui hurlaient de plaisir! Puis on
a quitté la baie, nous et notre peau nouvellement douce comme de la soie (pour
vrai, quand même)…
Certains avaient pris l’option kayak dans le tour et ont été
déposés dans une baie alors que le reste du groupe se rendait plus loin pour
faire du snorkel. On était assez loin du bord contrairement aux fois où on en a
fait en kayak alors on a revêtu nos gilets de sauvetage pendant que Grant nous
expliquait qu’on allait se rendre à telle bouée au loin où le bateau allait
nous récupérer. Clairement quand j’ai sauté la première, ils avaient mal
calculé la direction de la marée parce que le courant allait visiblement dans
l’autre direction, avec quand même une bonne puissance… On a donc changé de
plan, probablement sur un trajet moins connu pour sa beauté que celui qu’ils
voulaient nous faire faire au début mais bon… Ça reste que c’était toujours
vraiment beau! Et François a été très heureux qu’on se rende sur une petite île
déserte avec un banc de sable pour qu’il puisse aller l’explorer un peu.
On a récupéré les kayakistes et on est revenus sur nos pas
pour manger sur une île les « Bento box ». J’avais pris l’option végétarienne
et au téléphone, l’employée avait demandé dans un anglais cassé si je voulais
« salade ou légumes » et sans vraiment avoir une opinion arrêtée sur
le sujet, j’avais choisi « salade ». Bin, c’était JUSTE de la salade!
Genre de la laitue iceberg avec 3 bouts de concombre. Moi et mon appétit
d’oiseau allions clairement être bien rassasiés après ce repas copieux
(ironie). François m’a fait don d’une part de son lunch et j’ai abusé de
vinaigrette Ranch en me disant que c’était bien la seule chose de mon plat qui
allait me faire tenir un minimum de temps.
Après un arrêt aux succulentes bécosses de la minuscule île,
on a fait le tour des deux plages de ladite minuscule île, qui, bin, n’avait
pas grand-chose à offrir. « Allez explorer » nous disait le guide
japonais, après nous avoir pris en photo. « Allez explorer » nous
disait Grant, après nous avoir pris en photo… Outre sa petite taille, c’était
toujours superbe comme partout aux Rock Islands et en plus ça sentait
divinement bon le BBQ qu’un autre guide faisait pour son groupe (avais-je déjà
digéré toute ma laitue iceberg?).
On a filé vers le Jellyfish lake, LA raison pour laquelle on
avait pris ce tour. Arrivés au quai, les Rangers vérifient qu’on a bien acheté
nos permis et nous aspergent d’eau douce pour empêcher qu’on apporte des
organismes marins dans le lac. Après une marche de 10-15 minutes, on arrive au
lac d’eau brunâtre, une première à Palau! Suivant Grant, on a arpenté le lac
jusqu’à trouver où se tenaient les méduses ce jour-là. Et après, bin, on nage à
travers les méduses (inoffensives bien sûr)! Il y en a quand même beaucoup,
surtout considérant qu’elles étaient presque éteintes en 2016 et que la
population revient petit à petit. Il y en a de toutes les tailles mais
principalement une espèce orange, à la tête en forme de gros abat-jour et avec
un petit corps pas trop filamenteux. Elles mesurent de quelques millimètres à
environ 15-20 cm! Lors des collisions, je laissais systématiquement échapper un
cri de surprise au contact de leurs corps gluants, ce qui n’est pas arrivé trop
souvent heureusement. Il y avait aussi quelques « moon jellyfish »,
des méduses en galettes bleutées avec 4 ronds blancs à l’intérieur de leur
« tête » et qui sont assez grosses, certaines de 30 cm! C’était une
activité cool mais peut-être un peu moins que je me l’imaginais au final, je ne
pense pas que ça puisse battre le snorkel ou la plongée…!
Parlant snorkel, on s’est rendus dans un dernier site, notre
dernière fois dans les profondeurs marines paluennes ☹
! Encore une fois, on a vu des nouvelles espèces de poissons! À un certain
moment, il y avait devant moi un banc de poissons jaunes et noirs (environ 5 cm
de long) en quantité inimaginable! Pour vrai, il y avait deux fois plus de
poissons que d’espace d’eau libre devant moi et je nageais au travers sans
qu’ils s’en inquiètent! C’était fou!
Il faut dire que Palau est exceptionnel en termes de vie
sous-marine et autant j’ai apprécié la plongée, je crois que j’ai eu autant de
plaisir avec le snorkel! D’ailleurs, en revenant à Shanghai, j’ai remarqué que
le snorkel m’avait réellement « marqué » parce que j’ai pris un coup
de soleil sous les fesses et au bas du dos à force de flotter à la surface de
l’eau haha. Le tout met l’accent sur des fesses d’une blancheur inouïe sous mon
maillot, c’est de toute beauté!
Dernière attraction de la journée : une île percée,
i-dé-al pour une photo-aimas nous disait le guide. Chaque couple s’est donc
fait prendre en photo sur le devant du bateau avec ce Rocher-percé micronésien
en arrière-plan, probablement le highlight de notre voyage (not). Puis ce fut
le retour vers Koror, après une journée très remplie qui clôturait bien notre
séjour à Palau!
Sachant qu’on partait le soir-même, on espérait se
débarrasser d’un minimum de crème-solaire et de sel marin question de ne pas
décourager nos voisins de sièges dans l’avion. Grant nous avait dit qu’il y
avait une douche où on pourrait se rincer mais ça a été biiiin compliqué avec
l’employée japonaise qui essayait de séparer les clients dans les véhicules
pour les ramener à leurs hôtels respectifs. Elle voulait absolument qu’on
embarque maintenant dans une auto alors que j’essayais d’expliquer en gestes et
en anglais de base qu’on voulait prendre une douche et qu’on allait marcher.
Son regard à tout ça indiquait « Blank – Blank – Blank » et a juste
décidé de revenir me voir aux 5 minutes pour me dire d’embarquer dans une auto.
Elle était tellement stressée de devoir gérer les véhicules qu’elle en était
d’une inefficacité exemplaire, alors que tous attendaient sans stress leur tour
et qu’elle courait partout comme une poule pas de tête.
Après notre douche sommaire sur le quai, le guide a tenu à
nous ramener en auto, parce que « c’est tellement loin, vous ne pouvez pas
marcher ». Jamais vu un pays où les gens ont aussi peur de marcher haha!
Le reste de la soirée a été consacrée à perdre notre temps
de différentes façons : sortir de l’argent pour une taxe de sortie qu’on
n’a finalement jamais eu à payer, réserver une navette pour notre vol, réarranger
les sacs, acheter un cadeau à Gustave (l’enfant, pas le chat), faire des
emplettes au supermarché pour que François ramène des produits
« américains » à Shanghai... Après avoir fait le tour des deux
épiceries pour chercher ce qui se trouvait à prix raisonnable, on a fait de
belles réserves de moutarde de Dijon, gruau à l’érable etc et… 2 immenses cans taille
restaurateur de tomates broyées pour faire des sauces à spagh…!
Après avoir attendu genre 45 minutes pour des pad thaï dans
un resto thaïlandais aux posters sexistes et misogynes, on est revenus à
l’Hôtel Palau, où on allait élire domicile dans le lobby jusqu’à 1h du matin…
Thé, courriels, blog et ré-réorganisation de backpacks post-achats fut notre
soirée…
Après des adieux aux très sympathiques employés de l’hôtel, un
chauffeur de navette quasi-muet nous a mené à l’aéroport. En scannant nos sacs,
l’employée nous demande étonnée « hey, qu’est-ce que vous avez dans
votre sac? ». « De la sauce tomate ». Elle a juste ri et nous a
laissé passer. Passé la sécurité absolument pas sérieuse, on a somnolé sur les
bancs en attendant l’embarquement à 3h00 puis on a dormi à nouveau jusqu’à
Séoul.
On a déjeuné et erré dans le très beau terminal jusqu’à ce
qu’on découvre une zone extraordinaire : une section avec des lits pour
faire la sieste, une autre avec des tables pour travailler, des douches
gratuites et propres et un mini-gym ludique! Il y avait une station où on lance
des ballons dans des paniers selon un rythme à l’écran, un autre où on saute
sur un trampoline pour « atteindre » des formes à l’écran géant
devant et un autre où on doit piétiner un plancher avec des formes qui
défilent. C’était vraiment drôle et étonnamment exigeant!
En redescendant, on est tombés sur un spectacle de musique
traditionnelle coréenne vraiment belle puis est venu le temps d’embarquer dans
notre dernière section jusqu’à Shanghai. On a profité de la file diplomatique aux
douanes où l’employé zélé nous a fait dépasser tous ceux qui étaient déjà dans
la file spéciale : on n’en demandait pas tant! 1h45 d’autobus plus tard,
nous étions rendus à l’appartement, c’est tellement loin l’aéroport de Pudong!
Et voilà pour ce blog et ce voyage qu’on a beaucoup aimé!
Merci de nous y avoir accompagné!
Marie-Pascale et François
À inventer: la photographie en odorama.
RépondreEffacerEt peut-être que les génies qui gèrent ADM devraient passer par Séoul?
La plus belle image qui me reste de ce voyage provient des profondeurs marines paluennes. Ce banc de poissons noir et jaune, tellement dense mais laissant cette créature étrange s'immiscer pour son plus grand plaisir...
RépondreEffacerDommage le National Geographic n'ait pas été là pour croquer cette scène, mais j'ai l'impression que Marie-Pascale disposait d'un appareil à radiographie -déformation professionnelle?- car n'est-ce pas cette image qui sert de fond d'écran à votre blogue?
Merci encore, François et Marie-Pascale, de nous avoir permis de faire ce voyage avec vous.