vendredi 24 mai 2019

Milky way et Jellyfish lake

Salut, c’est MP qui finira ce blog!

Pour notre dernière journée à Palau, on avait réservé un tour dans une agence… visiblement japonaise! Sur plus de 20 personnes, il y avait nous et un couple américain qui n’étions pas Japonais. Grant, sympathique Palauen, allait « s’occuper de nous » alors que le guide japonais s’excusait de ne pas bien parler anglais. Très énergique, il ponctuait toutes ses phrases de « aimas » comme dans « arigato gozaimasu » et s’inclinait constamment devant les clients, qui riaient de toutes ses blagues!

Pour la première fois depuis notre arrivée, on a dépassé la barrière de corail (alors que le guide s’excusait des « grosses » vagues) puis on est re-rentrés à l’intérieur un peu plus loin, dans un coin des Rock Islands où on n’était pas encore allés. Premier arrêt : Milky way, une baie où les sédiments des X dernières années s’entassent et forment de l’argile blanche qui serait particulièrement extraordinaire pour la peau. Bon, personnellement, on trouvait que ça sonnait « trouvons une autre activité pour les touristes question qu’ils dépensent un peu plus dans le pays et pendant ce temps-là on va rire quand ils vont s’enduire le corps de cette boue qui contient probablement beaucoup de caca de poisson »… Du moins, la baie était superbe et l’eau turquoise grâce au fond blanc d’argile!

On a donc sauté à l’eau pendant que Grant plongeait pour remonter des tas d’argile dans une chaudière. Il fallait quand même aller loin pour atteindre le fond, environ 6 mètres? Puis on est retournés sur le bateau où tout le monde TRIPPAIT sur cette activité qui consiste à plonger tes mains dans un seau de boue, enlever les petits crabes qui flottent dedans et t’en étendre partout… Et oui, ça pue. Ça sent le soufre en fait! « L’avantage » d’un tour organisé avec des Japonais c’est que beaucoup beaucoup d’importance était mise sur le fait de prendre des photos donc tout le monde a fait la file pour se faire poser tout enduit de glaise, un moment de pur bonheur qui sentait les toilettes!

On a plongé à l’eau pour se rincer, et pendant qu’ils nettoyaient la boue qui parsemait maintenant le bateau, on a pu observer la joie palpable du tour de Chinois juste à côté qui hurlaient de plaisir! Puis on a quitté la baie, nous et notre peau nouvellement douce comme de la soie (pour vrai, quand même)…

Certains avaient pris l’option kayak dans le tour et ont été déposés dans une baie alors que le reste du groupe se rendait plus loin pour faire du snorkel. On était assez loin du bord contrairement aux fois où on en a fait en kayak alors on a revêtu nos gilets de sauvetage pendant que Grant nous expliquait qu’on allait se rendre à telle bouée au loin où le bateau allait nous récupérer. Clairement quand j’ai sauté la première, ils avaient mal calculé la direction de la marée parce que le courant allait visiblement dans l’autre direction, avec quand même une bonne puissance… On a donc changé de plan, probablement sur un trajet moins connu pour sa beauté que celui qu’ils voulaient nous faire faire au début mais bon… Ça reste que c’était toujours vraiment beau! Et François a été très heureux qu’on se rende sur une petite île déserte avec un banc de sable pour qu’il puisse aller l’explorer un peu.

On a récupéré les kayakistes et on est revenus sur nos pas pour manger sur une île les « Bento box ». J’avais pris l’option végétarienne et au téléphone, l’employée avait demandé dans un anglais cassé si je voulais « salade ou légumes » et sans vraiment avoir une opinion arrêtée sur le sujet, j’avais choisi « salade ». Bin, c’était JUSTE de la salade! Genre de la laitue iceberg avec 3 bouts de concombre. Moi et mon appétit d’oiseau allions clairement être bien rassasiés après ce repas copieux (ironie). François m’a fait don d’une part de son lunch et j’ai abusé de vinaigrette Ranch en me disant que c’était bien la seule chose de mon plat qui allait me faire tenir un minimum de temps.

Après un arrêt aux succulentes bécosses de la minuscule île, on a fait le tour des deux plages de ladite minuscule île, qui, bin, n’avait pas grand-chose à offrir. « Allez explorer » nous disait le guide japonais, après nous avoir pris en photo. « Allez explorer » nous disait Grant, après nous avoir pris en photo… Outre sa petite taille, c’était toujours superbe comme partout aux Rock Islands et en plus ça sentait divinement bon le BBQ qu’un autre guide faisait pour son groupe (avais-je déjà digéré toute ma laitue iceberg?).

On a filé vers le Jellyfish lake, LA raison pour laquelle on avait pris ce tour. Arrivés au quai, les Rangers vérifient qu’on a bien acheté nos permis et nous aspergent d’eau douce pour empêcher qu’on apporte des organismes marins dans le lac. Après une marche de 10-15 minutes, on arrive au lac d’eau brunâtre, une première à Palau! Suivant Grant, on a arpenté le lac jusqu’à trouver où se tenaient les méduses ce jour-là. Et après, bin, on nage à travers les méduses (inoffensives bien sûr)! Il y en a quand même beaucoup, surtout considérant qu’elles étaient presque éteintes en 2016 et que la population revient petit à petit. Il y en a de toutes les tailles mais principalement une espèce orange, à la tête en forme de gros abat-jour et avec un petit corps pas trop filamenteux. Elles mesurent de quelques millimètres à environ 15-20 cm! Lors des collisions, je laissais systématiquement échapper un cri de surprise au contact de leurs corps gluants, ce qui n’est pas arrivé trop souvent heureusement. Il y avait aussi quelques « moon jellyfish », des méduses en galettes bleutées avec 4 ronds blancs à l’intérieur de leur « tête » et qui sont assez grosses, certaines de 30 cm! C’était une activité cool mais peut-être un peu moins que je me l’imaginais au final, je ne pense pas que ça puisse battre le snorkel ou la plongée…!

Parlant snorkel, on s’est rendus dans un dernier site, notre dernière fois dans les profondeurs marines paluennes  ! Encore une fois, on a vu des nouvelles espèces de poissons! À un certain moment, il y avait devant moi un banc de poissons jaunes et noirs (environ 5 cm de long) en quantité inimaginable! Pour vrai, il y avait deux fois plus de poissons que d’espace d’eau libre devant moi et je nageais au travers sans qu’ils s’en inquiètent! C’était fou!

Il faut dire que Palau est exceptionnel en termes de vie sous-marine et autant j’ai apprécié la plongée, je crois que j’ai eu autant de plaisir avec le snorkel! D’ailleurs, en revenant à Shanghai, j’ai remarqué que le snorkel m’avait réellement « marqué » parce que j’ai pris un coup de soleil sous les fesses et au bas du dos à force de flotter à la surface de l’eau haha. Le tout met l’accent sur des fesses d’une blancheur inouïe sous mon maillot, c’est de toute beauté!

Dernière attraction de la journée : une île percée, i-dé-al pour une photo-aimas nous disait le guide. Chaque couple s’est donc fait prendre en photo sur le devant du bateau avec ce Rocher-percé micronésien en arrière-plan, probablement le highlight de notre voyage (not). Puis ce fut le retour vers Koror, après une journée très remplie qui clôturait bien notre séjour à Palau!

Sachant qu’on partait le soir-même, on espérait se débarrasser d’un minimum de crème-solaire et de sel marin question de ne pas décourager nos voisins de sièges dans l’avion. Grant nous avait dit qu’il y avait une douche où on pourrait se rincer mais ça a été biiiin compliqué avec l’employée japonaise qui essayait de séparer les clients dans les véhicules pour les ramener à leurs hôtels respectifs. Elle voulait absolument qu’on embarque maintenant dans une auto alors que j’essayais d’expliquer en gestes et en anglais de base qu’on voulait prendre une douche et qu’on allait marcher. Son regard à tout ça indiquait « Blank – Blank – Blank » et a juste décidé de revenir me voir aux 5 minutes pour me dire d’embarquer dans une auto. Elle était tellement stressée de devoir gérer les véhicules qu’elle en était d’une inefficacité exemplaire, alors que tous attendaient sans stress leur tour et qu’elle courait partout comme une poule pas de tête.

Après notre douche sommaire sur le quai, le guide a tenu à nous ramener en auto, parce que « c’est tellement loin, vous ne pouvez pas marcher ». Jamais vu un pays où les gens ont aussi peur de marcher haha!

Le reste de la soirée a été consacrée à perdre notre temps de différentes façons : sortir de l’argent pour une taxe de sortie qu’on n’a finalement jamais eu à payer, réserver une navette pour notre vol, réarranger les sacs, acheter un cadeau à Gustave (l’enfant, pas le chat), faire des emplettes au supermarché pour que François ramène des produits « américains » à Shanghai... Après avoir fait le tour des deux épiceries pour chercher ce qui se trouvait à prix raisonnable, on a fait de belles réserves de moutarde de Dijon, gruau à l’érable etc et… 2 immenses cans taille restaurateur de tomates broyées pour faire des sauces à spagh…!

Après avoir attendu genre 45 minutes pour des pad thaï dans un resto thaïlandais aux posters sexistes et misogynes, on est revenus à l’Hôtel Palau, où on allait élire domicile dans le lobby jusqu’à 1h du matin… Thé, courriels, blog et ré-réorganisation de backpacks post-achats fut notre soirée…

Après des adieux aux très sympathiques employés de l’hôtel, un chauffeur de navette quasi-muet nous a mené à l’aéroport. En scannant nos sacs, l’employée nous demande étonnée « hey, qu’est-ce que vous avez dans votre sac? ». « De la sauce tomate ». Elle a juste ri et nous a laissé passer. Passé la sécurité absolument pas sérieuse, on a somnolé sur les bancs en attendant l’embarquement à 3h00 puis on a dormi à nouveau jusqu’à Séoul.

On a déjeuné et erré dans le très beau terminal jusqu’à ce qu’on découvre une zone extraordinaire : une section avec des lits pour faire la sieste, une autre avec des tables pour travailler, des douches gratuites et propres et un mini-gym ludique! Il y avait une station où on lance des ballons dans des paniers selon un rythme à l’écran, un autre où on saute sur un trampoline pour « atteindre » des formes à l’écran géant devant et un autre où on doit piétiner un plancher avec des formes qui défilent. C’était vraiment drôle et étonnamment exigeant!

En redescendant, on est tombés sur un spectacle de musique traditionnelle coréenne vraiment belle puis est venu le temps d’embarquer dans notre dernière section jusqu’à Shanghai. On a profité de la file diplomatique aux douanes où l’employé zélé nous a fait dépasser tous ceux qui étaient déjà dans la file spéciale : on n’en demandait pas tant! 1h45 d’autobus plus tard, nous étions rendus à l’appartement, c’est tellement loin l’aéroport de Pudong!

Et voilà pour ce blog et ce voyage qu’on a beaucoup aimé! Merci de nous y avoir accompagné!

Marie-Pascale et François


mercredi 22 mai 2019

Une journée sous l'eau

Salut tout le monde! C'est à nouveau François!

(Musique épique)

(Voix de Charles Tisseyre)

"Dans cette entrée, on plonge - littéralement- sous les eaux turquoises de Palau pour y découvrir l'extraordinaire monde sous-marin qui s'y cache. Suivez-nous dans ce ballet multicolore au fond des mers, au coeur de certains des plus magnifiques sites de plongée de la planète."

(Musique épique. On voit des poissons qui virevoltent et on entend des bruits de bulles et d’éclaboussures. Puis Charles Tisseyre regarde au loin, vers l’horizon infini de l’océan Pacifique)

"La semaine prochaine à Découverte :  le magma. »

(Générique. Musique toujours aussi épique.)

Merci Charles pour cette introduction !

En effet, ce matin-là, on partait pour une journée complète de plongée ! De bon matin, on est embarqués dans la fourgonnette de Sam’s Tour venue nous cueillir à l’hôtel. On y a fait la connaissance de deux touristes un peu suffisants qui ont eu tôt fait de juger notre profondeur maximale de plongée.

« 12 mètres? Mais on voit quoi à 12 mètres? Rien! » (Insérer un rire moqueur ici)

« Moi, la profondeur où je me sens à l’aise quand je plonge - et on s’entend que j’ai plongé souvent en Californie - c’est 30 mètres! » (Insérer un faux sourire un peu méprisant ici).

Ben oui c’est ça, vante-toi devant deux débutants pour qui c’est leur première vraie journée complète de plongée. Que c’est pénible, ce genre de personnes! Heureusement, ils allaient faire une autre activité aujourd’hui, et n’auraient donc pas à subir la compagnie des bouseux que nous sommes lors de leurs explorations sous-marines pour vrais experts, tsé.

Cela dit, parmi les passagers figurait aussi une Américaine sympathique qui nous racontait qu’elle avait eu la surprise de se rendre compte que, parmi les personnes présentes à un party dans un bar de Koror où elle était la veille, se trouvait un sénateur! Bon c’est sûr que dans un pays qui compte 20 000 habitants et 16 États, les probabilités de croiser un sénateur quand on sort prendre un verre sont plus élevées à Palau qu’aux États-Unis haha!

Notre instructeur pour la journée était un jeune Catalan, Sergi, accompagné de sa blonde danoise qui était aussi la conductrice de ce matin (c’est petit, Palau). Une fois avoir récupéré notre équipement, on est montés dans le bateau, sachant qu’on partait plonger plus loin en mer cette fois. À bord, outre nos instructeurs et notre capitaine paluan: une famille allemande qu’on présume richissime (une mère et ses deux jeunes filles) et une Américaine et son jeune fils. Je dis « richissime » parce qu’au fil de nos conversations avec eux, on a compris que les endroits où ils voyageaient n’étaient pas piqués des vers. Quand on a déjà plongé en Polynésie française, aux Seychelles (2 fois), aux Maldives et à Palau, sans compter des voyages au Japon et ailleurs, je crois qu’on est en droit de se dire qu’ils doivent avoir des moyens légèrement supérieurs à la moyenne! Elles étaient en tous cas bien gentilles.

Après une heure de bateau dans les toujours superbes Rock Islands, on arrivait au fameux Ulong Channel, un chenal d’eau turquoise tout près de la barrière extérieure de corail. Tout comme pour nous, ce nom n’évoque probablement rien dans votre esprit, outre le fait qu’il vous parait exotique d'office. Si vous étiez un plongeur chevronné par contre, vous seriez néanmoins jaloux car il s’agit apparemment d’un des meilleurs endroits où plonger au monde! Justement, on se préparait à se lancer! Cette fois, pas moyen d’y échapper: on allait entrer dans l’eau en se laissant tomber et en basculant par en arrière, comme pour faire une pirouette! Moi qui ai toujours été incapable de faire ne serait-ce qu’une culbute, je n’étais pas vraiment à l’aise au début mais c’est vraiment facile en fait. Impossible de toute façon de faire autrement, compte tenu de la lourdeur de l’équipement!

S’en est ensuite suivi un petit moment d’adaptation, celui où on quitte la logique qui veut que, dans l’eau, on reste à flot pour respirer, et qu’on fait en fait l’inverse en respirant sous la mer. Pour vrai, au début, c’est un exercice très étrange que d’avoir consciemment à combattre un réflexe de survie, à savoir remonter prendre une bouffée d’air quand on est sous l’eau. C’est comme si notre raison doit convaincre notre cerveau reptilien, dans ce qu’il a de plus élémentaire, que c’est normal de respirer sous l’eau et qu’on ne va pas mourir noyé!

Et puis on commence à descendre, à voir les magnifiques coraux et les poissons multicolores, et on oublie complètement de s’en faire tellement le spectacle qui s’offre à nous est beau! Ça, et le fait qu’ici il faut tenir compte du courant, assez fort par endroit. Ça demandait un peu plus de dextérité que notre plongée plus pépère dans la baie face à Sam’s Tour, l’autre jour!

Vous dire qu’on a vu beaucoup de poissons, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, ne saurait entièrement rendre hommage à ce qu’on peut apercevoir sous les eaux cristallines de Palau! Et avec une super visibilité en plus! Sans compter les forêts de coraux. Ce qui était cool, c’était que notre instructeur Sergi avait emmené avec lui un genre de Etch-A-Sketch (retour en enfance!) sur lequel il nous écrivait le nom des poissons qu’on voyait. On a aussi vu d’énormes coques, une anémone aux tentacules blancs et son poisson-clown (bonjour, Nemo!)… et des requins. Un banc de mignons bébé requins pour commencer (awwww) puis un vrai de vrai grey reef shark d’un peu plus d’un mètre de long. Moi qui m’inquiétais, disons que ce gros poisson pataud ne paraissait vraiment pas dangereux (et la plupart des espèces de requins, dont celle-là, ne le sont pas, en passant: c’est vraiment une peur injustifiée et irrationnelle, de craindre les squales! Dis-je en tentant de me convaincre moi-même. Mais disons que depuis ma rencontre en vrai avec un requin, je suis beaucoup plus zen en mer!). Plus sérieuse était la menace potentielle posée par les trigger fish, de gros poissons territoriaux qui font leur nid dans le sable blanc du fond du récif. Avant de plonger, Sergi nous avait mis en garde contre leur agressivité: pour défendre leur nid, ils n’hésitent pas à mordre, et ils ont les dents tranchantes comme des rasoirs. Ils peuvent réellement infliger des blessures graves. Sergi nous avait ainsi montré deux nouveaux signes: le poing fermé, qui signifie « danger, et le pouce et l’index en évidence comme pour symboliser un pistolet avec une main, qui signifie (vous l’aurez deviné) « trigger fish ». Heureusement qu’il nous en a parlé parce qu’on a vu pas mal de ces poissons effectivement pas trop heureux quand on s’approchait un tant soit peu de leurs gros monticules sablonneux! On les identifie assez vite par contre, de sorte que les éviter n’est pas trop difficile. Pas de mauvaise rencontre au final!

Et 45 minutes plus tard, après 3 minutes de décompression, on émergeait en pleine mer, de l’autre côté de la barrière de corail. En regardant autour de nous, on était assez loin de notre point de départ, preuve que le courant était vraiment puissant en fait! Aussi, j’avais presque entamé ma réserve d’oxygène, alors que celle de Mémé n’était pas encore dans le rouge. Explication: les femmes ont de plus petits poumons, et respirent donc moins. Mais aussi, selon Frenchie (notre premier instructeur), je bouge pas mal plus que Marie-Pascale sous l’eau et j’ai tendance à prendre de grandes goulées d’air, ce qui n’aide pas!

C’était l’heure de manger et on s’est attablés sur la plage sablonneuse de l’île de Ulong toute proche, en mangeant nos bento boxes à l’ombre des cocotiers. Au début des années 2000, cette belle île a apparemment servi de toile de fond à l’émission de téléréalité américaine « Survivor », dans laquelle des équipes devaient affronter des épreuves sur une île déserte avec peu de ressources. Le genre d’émission mal traduite en français que vous avez probablement distraitement écoutée un soir d’ennui à TQS, à l’époque!

Après s’être sustenté et dégourdi les jambes un brin, on était fin prêts à retourner plonger. Cette fois, on allait tout près, vers un banc de sable émergé à marée basse. Le site de plongée, aptement baptisé Sandy Bar, était plus retiré de la barrière extérieure de corail et était donc beaucoup plus calme côté courant. Une petite culbute, deux-trois ajustements, et on descendait - creux cette fois dès le début. Notre premier arrêt : la « cleaning station »! À genoux dans le sable autour d’un corail central, des bancs de poissons tourbillonnant en haut de nos têtes, on a attendu… et tout à coup on était pris à partie par des petits poissons multicolores qui picossaient gentiment notre corps à la recherche de peaux mortes! L’un d’entre eux m’a même pris par surprise en allant fureter dans mon oreille haha! C’est en fait un endroit où se rendent les requins et autres gros poissons pour se faire débarrasser de leurs parasites et écailles mortes. Dans le corail, notre instructeur a attiré notre attention sur une tache sombre cachée dans une anfractuosité: une murène, un genre d’anguille des mers! Pas bien bien joli par contre!

Je pense que cette seconde plongée était encore plus belle et agréable que la première, notamment parce qu’on avait beaucoup moins à se soucier du courant et des trigger fish (quoique…) et qu’on pouvait donc se concentrer sur les coraux et les superbes poissons qui foisonnaient. À un certain moment par contre, je me suis retourné pour constater que la bonbonne de Marie-Pascale, visiblement mal fixée sur son socle, était en train de glisser! Sergi l’a vu en même temps et a remédié à la situation en réajustant la sangle. Ce n’est qu’hors de l’eau qu’on a fait réaliser à Mémé, qui n’avait rien remarqué, qu’elle était en train de perdre sa bonbonne! Heureusement qu’on s’en est rendus compte vite!

On a ensuite fait la connaissance avec un rémora, un poisson qui nous a pris en affection pendant presque tout le reste de la plongée! C’est un poisson inoffensif mais particulier: il a une genre de ventouse sur la tête et l’utilise pour se fixer sur de plus gros animaux (genre des requins). Comme ça il profite des restes de nourriture et nettoie en même temps le requin. Cette fois, les gros animaux, c’était nous! Il a vraiment essayé de se fixer à nos jambes, c’était vraiment spécial! Au début, on tentait de le repousser, mais il insistait vraiment le pauvre! Finalement, Sergi nous a dit qu’il était sans danger pour nous alors on l’a laissé faire jusqu’à ce qu’il nous quitte pour de meilleurs hôtes. Pour terminer, on a encore vu d’autres requins (toujours des grey reef sharks), avant de remonter à la surface. Une superbe plongée!

Après cette belle journée, la tête pleine d’images de ce monde sous-marin étrange et magnifique, on est revenus vers Koror. Malgré les vagues qui secouaient le bateau, on sentait que tout le monde était un peu fatigué! On a dit au revoir à nos compagnons de plongée puis on est revenus à l’hôtel, où on a pris une douche question de se débarrasser du sel marin. On a ensuite passé un petit moment à gérer quelques tramites pour notre excursion du lendemain. J'ai notamment eu cette conversation beaucoup trop précise avec la dame du tour:

Madame: « For lunch, do you want the normal meal or the vegetarian option? »

François : « Normal for me, vegetarian for my girlfriend »

Madame « OK does she want rice or salad? »

François « Euh… Salad I guess? »

Madame: « OK what sauce for the salad? »

Ben là! c’est bien gentil mais peut-être un brin trop intense haha! Vas-tu aussi me demander le nombre de feuilles de salade qu'elle veut dans son plat? Haha!

Pour couronner cette belle sortie en mer, on est aller manger une pizza + verre de vin dans le pub / bar tiki tendance du centre-ville de Koror (l’un des hauts lieux du night-life local, avec le Taj où on avait été quelques jours plus tôt)!

À bientôt!

samedi 11 mai 2019

Babeldaob, partie 2

Salut! Comme promis, voici la suite de notre périple! C’est toujours François au clavier!

Le ciel était maussade quand on a ouvert les rideaux de notre bungalow ce matin-là. Plutôt que de déjeuner sur la plage, on a mangé nos céréales + boissons chaudes sur notre petite galerie privée couverte. La pluie a ensuite cessé, ce qui nous a permis de passer un bel avant-midi de farniente dans les hamacs sur la plage. Entre deux cocotiers, bercés par le doux son des petites vagues qui venaient s’échouer sur le sable de corail blanc, disons qu’on n’était pas trop à plaindre! En plus, le ciel couvert et la petite brise nous maintenaient à un très agréable 25 degrés environ. Le paradis!

La pluie a recommencé par contre tout juste comme je me baignais, donnant le signal du départ de ce resort où nous étions seuls au monde. Enfin, « se baigner », façon de parler! À marée haute, il y a environ 60 cm d’eau sur 1km… Disons que je pataugeais plus qu’autre chose!

C’est à la pluie battante qu’on a repris la route à bord de notre fidèle Mazda 3, un peu après midi. L’objectif de la journée était de revenir à Koror par la côte Est de l’île de Babeldaob. On a exploré en chemin plusieurs petits village de l’État de Ngaraard via des routes à une voie faites de gravier grossier dans le meilleur des cas et envahies par la végétation par endroits. La pluie diluvienne, le terrain accidenté et les vagues qui léchaient la côte à deux pas du chemin donnaient un air épique à cette expédition qui ne rendait pas la vie facile à la suspension de notre voiture! L’averse n’avait cependant pas arrêté les fidèles qui emplissaient une bien jolie église blanche dans l’un des hameaux qu’on a traversés.

La carte nous disait ensuite qu’on pouvait relier le prochain village puis la compact road via une route secondaire en bord de mer. Celle-ci s’est rapidement avérée être une véritable piste de brousse! On avait vu pire alors ça ne nous inquiétait pas, jusqu’à ce qu’on réalise que la pluie torrentielle avait inondé complètement une section du chemin. Plutôt que de risquer de caler le moteur au milieu de rien sous des cieux déchaînés, on a finalement opté pour la prudence et rebroussé chemin, sous les soupirs de soulagement de Marie-Pascale! (MP: en fait, ce qui s’est passé est que quand j’ai vu que François considérait l’option de continuer, j’ai appliqué de façon catégorique mon veto sur le sujet)

De retour sur la compact road, on a roulé sur une route magnifique alors que nos essuie-glaces peinaient à évacuer toute l’eau qui tombait des gros nuages gris qui surplombaient la forêt tropicale qu’on traversait. Quand il pleut, c’est du sérieux ici! 30 minutes et deux États et demi plus tard, on parvenait à Melekeok après avoir traversé deux jolis causeways en bord de mer dans l’État de Ngiwal voisin. Notre passage ici était important, car c’est le seul endroit sur toute la côte Est de Babeldaob où on trouve un restaurant ouvert! On a donc diné face à la mer sur la terrasse du mignon café-resto de Melekeok, en regardant les vagues s’échouer près des gros arbres. 

À la fin du repas, miracle, il ne pleuvait presque plus! On a donc repris la route en bord de mer puis dans les hauteurs dans l’espoir de trouver le bai local, qui était apparemment assez joli. Malheureusement, ce fût un échec. Ce qui est par contre impossible à manquer ici, c’est le capitole de Ngerulmud, la capitale officielle de Palau! Cet énorme ensemble gouvernemental jaune pâle est une copie conforme du Capitole de Washington et trône de manière assez incongrue au sommet d’une butte dénudée, au milieu de rien, avec la mer en arrière-plan. Construit avec l’aide des Taïwanais (évidemment), il abrite le Parlement, le siège du gouvernement et la Cour de Palau. Je tenais bien sûr absolument à visiter cette construction saugrenue mais néanmoins assez jolie! À l’extérieur, les murs sont couverts de représentations stylisées de poissons et d’oiseaux, et il y a un bai peint aux couleurs du drapeau de Palau à l’arrière. Il y a aussi des colonnes et des lanternes un peu partout. Par contre, l’oeil avisé remarque en se rapprochant qu’elles ne sont respectivement ni en pierre ni en métal: tout est en plastique! Quand même comique! Oh, et c’est probablement le Parlement le moins sécurisé au monde. D’abord, on peut circuler partout à l’extérieur sans être inquiétés. Quant à l’intérieur, je n’osais pas trop y aller mais quelqu’un (je suppose que c’était un garde) nous a chaleureusement invité à entrer voir l’exposition de photos des Jeux de Palau (eh oui) qui en décorait l’intérieur. En sortant, on a vu deux touristes asiatiques se promener sur les lieux en bedaine. On repassera pour le décorum! Une visite bien plaisante dans cette minuscule capitale!

Après un détour vers la mer pour admirer un autre rocher de puddingstone sculpté grimaçant, on est retournés dans les terres pour aller explorer la Ngardok Nature Reserve. À l’entrée, il ne semblait y avoir personne dans la cabane de l'accueil et on a donc débuté sans plus attendre le sentier qui nous amènerait au lac Ngardok. Le pamphlet de la réserve annonce en grande pompe que le lac en question est le plus grand lac d’eau douce de Micronésie. Il fait… 600 m2. Inutile de dire que ça ferait sourire tout bon Québécois! Le sentier était très agréable. On passait des forêts constamment humides au point où de la mousse pousse sur tous les grands arbres-fougères qui la peuplent, à des tourbières plus familières parsemées de plantes carnivores. À un certain moment, un panneau près du sentier indiquait « Watch out for the poison tree! » Euh… Lequel? Il y a des centaines d’arbres ici! Et qu’est-ce que ça fait, un arbre empoisonné? Une autre preuve que les Nordiques que nous sommes sont totalement démunis quand on les parachute dans une jungle haha!

Enfin, on a eu un aperçu du lac! C’était plus un grand étang boueux aux rives parsemées de plantes aquatiques qu’un lac en bonne et due forme, mais soyons indulgents. En tout cas, à défaut d’y voir des crocodiles (c’est un lieu où ces bêtes charmantes se reproduisent), on a vu quelques canards et une grosse chauve-souris. C'est sans parler de la quantité impressionnante de toiles d’araignées que j’ai récoltée en ouvrant le chemin, Mémé étant stratégiquement placée derrière moi pour s’éviter ce désagrément. On repassera pour le féminisme haha! On a fait une petite pause sur le quai en prenant bien soin de scruter les quenouilles au cas où de facétieux sauriens bondiraient pour croquer nos mollets exotiques. Cela dit, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter: les crocodiles de Palau sont « petits » (seulement 2m de long!) et ont apparement peur de nous. En d’autres termes, on ne laissera pas une jambe sur l’archipel!

On est ensuite revenus à l’accueil, où nous attendait un garde-chasse contrit qui a bien dû s’excuser 200 fois de ne pas nous avoir salués lors de notre arrivée! « Je suis désolé, j’écoutais des vidéos de pêche et je ne vous ai pas entendus! Je suis un gros fan de pêche! » Voilà certainement la meilleure excuse qu’on nous ait servie depuis longtemps! Il a tout de même profité de notre présence pour nous montrer une orchidée unique à Palau (il y en avait plein sur le sentier apparement, on n’avait pas remarqué), nous montrer des plantes carnivores parasites et nous renseigner sur le fameux « poison tree ». Quand on y touche, on développe rapidement de l’irritation puis des cloques, comme si on s’était brûlés. Sympathique!

On a repris la route et c’est sous un ciel toujours boudeur qu’on est revenus à Koror, deux États et 25 minutes plus tard. Alors qu’on était pratiquement seuls sur la compact road sur la grosse île, c’était la cohue sur la rue principale à Koror (enfin, façon de parler)! Sérieusement, il y avait même un peu de trafic, c’est vous dire! Quelle était donc la raison de cette agitation? Réponse: le night market! Mais avant de vous en dire plus, on est revenus à l’hôtel Palau, où les décidément forts sympathiques employés nous réservaient une surprise. « On a surclassé votre chambre! Vous allez voir, la vue est magnifique! » Wow, je pense que c’était la 2e fois à vie que j’étais upgradé comme ça, et j’étais pas mal excité! Notre chambre n’était pas très différente, sauf qu’on avait cette fois un balcon. Quant à la vue… En effet, on voyait bien la mer au loin. Cependant, on voyait aussi très bien (et pas mal plus) le concessionnaire d’autos usagées juste de l’autre côté de la rue haha!

Bon, passons aux choses sérieuses! Chaque deux semaines se tient à Koror un marché de nuit qui réunit les restaurateurs des environs, des vendeurs venus de Babeldoab et la population en général pour manger, magasiner et bavarder dans une atmosphère festive. Tenu en plein coeur de la ville, dans le parc central, c’est LE gros événement social de Palau, et on nous avait dit qu’il ne fallait absolument pas le manquer! Pour vous donner une idée de l’atmosphère, imaginez-vous un festival régional low key au Québec l’été - genre le festival de la gourgane d’Albanel, le festival du maïs de St-Damase en 10 fois plus petit ou le festival du cochon de St-Perpétue. Stands de nourriture, chaises en plastique sous des bâches, scène sur laquelle joue un groupe de musique local que les gens écoutent à moitié, kiosques des principales associations du coin, animateur qui fait des quiz avec la foule entre deux chansons, personnes âgées qui « scènent » entre elles en regardant la foule, enfants qui courent partout, spectacle de la troupe de danse du village, maquillage pour les tout-petits… Ce que vous retrouveriez dans la fête de village de votre patelin québécois préféré, vous l’avez ici aussi! Avec une touche tropicale, quand même: avec la musique et la danse traditionnelles de Palau, les vieilles dames qui chiquent des noix de bétel et l’atmosphère tiki, on était clairement plus en Océanie qu’à Lanaudière! On s’est régalés d’énormes portions de bouffe de rue (rouleaux impériaux, riz au porc, sushis, poulet au beurre et cupcakes) tout en écoutant le groupe de musique et en regardant les danseurs. La thématique de cette édition du marché de nuit de Koror était le Jour de la Terre. En conséquence, les organisateurs demandaient aux gens de trier leurs déchets et les sensibilisaient sur leur impact environnemental. Plein de points pour eux! Un peu moins heureux cependant étaient les choix des prix qu’on pouvait gagner si on répondait correctement aux questions de l’animateur. Parmi ceux-ci figuraient en effet des bons-rabais pour de l’essence… Enfin, personne n’est parfait…

Essence… Oups, on avait complètement oublié de faire le plein avant de rendre la voiture! Et on avait intérêt à le faire, car sinon la compagnie allait nous charger 3 fois le prix à la pompe par litre pour le faire à notre place! On a donc quitté en courant le marché de nuit pour revenir à l’hôtel, où on avait laissé l’auto. « La dame de Budget vient d’appeler, elle arrive dans 5 minutes prendre la voiture » nous a obligeamment dit le réceptionniste. Raaaah! On a donc été mettre de l’essence à la station-service du coin et on est revenus du plus vite qu’on a pu! Heureusement, l’employée de l’agence de location d’auto n’était pas encore arrivée. Ouf, ni vu ni connu!

Comme ce n’était pas bien loin, on est revenus au night market boire une limonade pour se remettre de nos émotions! On a quitté vers 21h alors que la « foule » se dispersait, contrairement aux musiciens qui tenaient décidément à rester après avoir dit qu’il partaient eux aussi à 21h. On est repassés près du parc 20 minutes plus tard, après avoir fait des courses, et ils étaient encore là! Ça, c’est du dévouement!

Nos aventures se poursuivent sous la mer dans la prochaine entrée!

lundi 29 avril 2019

Babeldaob, partie 1

Babeldaob, partie 1

Salut! C'est François qui aura les deux mains sur le volant (comme dirait l'autre) pour cette entrée!

Après un satisfaisant déjeuner à l'hôtel Palau, on avait rendez-vous dans le lobby pour prendre possession de notre bolide. En effet, pour les 2 prochains jours on avait loué une voiture pour explorer l'île de Badeldoab, reliée à Koror par un pont. Badeldoab, que les locaux appellent simplement "the Big Island", est effectivement la plus grosse île de Palau, et de loin. Il faut dire que les autres îles ne sont vraiment pas très étendues! Évidemment, comme partout à Palau, il n'y a aucun transport en commun, donc la seule manière de visiter Badeldoab est d'y aller en auto. Des points quand même pour Budget Koror, qui nous livré notre rutilante Mazda 3 rouge (au volant à gauche) directement à l'hôtel!

Et c'était un départ! Avoir notre propre moyen de transport agrandissait notre rayon d'action pour explorer les environs de Koror! On en a profité pour faire le tour de  Ngerekabesang (prononcez ça 3 fois rapidement, pour voir), une autre île connectée à l'île de Koror par un causeway. On a d'ailleurs fait un arrêt sur le causeway en question, pour admirer la vue. Comme à peu près tout ouvrage d'importance ici, un panneau indiquait que sa construction avait été financée par le Japon. En fait, on dirait que toute l'infrastructure de Palau a été financée soit grâce au Japon, soit grâce à Taiwan!

On a quitté Ngerekabesang pour l'île de Malakal, où on a fait un arrêt au Icebox Park, un parc public face à la mer. Alors que je m'extasiais sur la beauté de l'endroit ("quel beau parc!"), Marie-Pascale m'a fait remarquer que l'endroit était passablement déglingué. En effet! N'eût été de la vue, pas sûr que les infrastructures m'auraient impressionné!

Par la suite, on est passés aux choses sérieuses et on a quitté Koror pour l'île de Babeldoab via le grand pont à haubans (gracieuseté du Japon, encore). Babeldoab est traversé par une route circulaire asphaltée (qu'on appelle ici la "compact road"), de laquelle partent plusieurs petites routes secondaires vers des hameaux. On s'est d'abord amusés de la vitesse à laquelle on traversait les États de Palau (il y en a 10 sur Babeldoab seulement!). Traverser le premier et le deuxième ensemble a dû nous prendre pas plus de 20 minutes! Notre premier arrêt était les Ngatpang Falls. La carte routière (notre meilleure amie à Palau, en l'absence de Lonely Planet) nous disait que c'était près de la route principale. En fait, c'était pas mal impossible à  trouver! "Prenez la première route à droite, vous ne pouvez pas vous tromper!" nous a dit un empathique employée de la voirie. Route qu'on a jamais vue, avant de réaliser que ce chemin de garnotte mal entretenu et qu'on prenait pour une entrée privée était bien la "route" en question! Le tout menait à une genre de cour à scrap... À la guérite, la dame nous a dit que c'était juste à côté, alors que sa meute de chiens entouraient la voiture en jappant! On est allés stationner quelques mètres plus loin et on a ramassé quelques pierres au cas où, mais les chiens préféraient nous invectiver à distance plutôt que de s'essayer à croquer nos mollets! Au bout du chemin, derrière une poubelle, commençait effectivement le sentier pour se rendre à la chute. Sans panneau ni autre indication, disons qu'il fallait le savoir! Le sentier semblait avoir fait l'objet d'un entretien aléatoire dans le meilleur des cas, et la végétation envahissait lentement le tout. Finalement, on est arrivé en haut de la petite chute du gros ruisseau qu'on suivait depuis un moment. Pas moyen de descendre pour observer d'en bas. À moins que... Une corde était tendue d'une rive à l'autre, et on pouvait visiblement traverser à gué l'eau peu profonde pour atteindre l'autre côté. Oh boy, tellement Palau comme organisation! Pas d'indications, juste une impression d'être dans un jeu vidéo où il faut observer autour de soi pour trouver des indices afin de résoudre un casse-tête pour accéder au niveau suivant haha! 

On a finalement opté pour la prudence (et pour garder nos pieds au sec) et on s'est contentés de voir les chutes d'en haut (donc on a pas vu grand chose...). De retour à la voiture, on a décidé d'obliquer vers le petit village de Ngatpang et de tester les petits chemins de traverse. Le paysage de Babeldaob offre un très beau spectacle pour les yeux: l'île est parsemée de petites collines recouvertes de végétation luxuriante, et la mer turquoise n'est jamais très loin. Il y a assez peu d'habitations: on a l'impression que l'île est pratiquement vierge. Quand les routes grimpent sur les hauteurs, on a de superbes points de vue! Et évidemment, les arbres tropicaux et les fleurs émaillent le paysage. Bref, c'est très beau, et notre trajet vers Ngatpang ne faisait pas exception!

Enhardis par notre expérience, on a choisi de revenir à la compact road via les routes secondaires de l'État d'Aimeliik voisin. Là, les choses devenaient plus funky: on suivait maintenant des pistes dans la jungle plutôt que des routes de gravier! Disons qu'on sortait un peu des sentiers battus haha! Ça nous a permis de visiter l’un des champs en terrasses sur lesquelles les Paluans cultivaient anciennement le taro, une racine un peu fade qui constituait la base de leur alimentation par le passé. On a ensuite obliqué vers une route - qui n'était pas en meilleur état - vers la tombe de Malsol, un ancien guerrier apparemment mort lapidé dans le cadre d'une histoire compliquée (c'est toujours compliqué ces affaires-là, il me semble que les légendes ne sont jamais faciles à expliquer...) En tout cas on n'est pas certains d'avoir trouvé la tombe (c'était peut-être la plateforme de pierres à laquelle on est parvenus, mais c'était pas clair pour faire changement). Plus intéressante était notre balade sur l'ancien sentier de pierre, un vestige de l'époque où ces routes reliaient les villages de Babeldaob entre eux à travers la jungle. Un peu comme les voies romaines, mais en plus rustique quand même! Bien joli en tout cas, mais avec la mousse glissante qui recouvrait les rochers (pointus par endroits) du sentier, on avait de la misère à avoir comment les Paluans pouvaient anciennement courir pieds nus là-dessus! Ils devaient avoir de la corne ultrarésistante sous la plante des pieds! Notre balade nous a aussi fait voir un petit serpent bleu. Heureusement, à Palau, ils sont apparemment non-venimeux... En tout cas c'est ce qu'on nous a dit, et on s’est satisfait de cette réponse!

Un peu plus loin se trouvait un magnifique bai traditionnel. À l’extérieur et à l’intérieur figuraient des représentations peintes de la faune locale (crocodiles, chauve-souris, oiseaux et beaucoup de poissons) et de scènes de la vie quotidienne. La société paluane étant traditionnellement matriarcale, c’est une femme qui figure au dessus de l’entrée. Pour une raison mystérieuse, les hommes étaient tous représentés nus, avec de très gros pénis, alors que les attributs des femmes (sauf celles de l’entrée) étaient invisibles. Va savoir... Évidemment, le State Office était situé juste à côté du bai, question qu'on achète un "permis" pour visiter les attractions de l'État! Disons qu'il faut voir ça comme une taxe locale, pare que 10$ US pour visiter un petit bâtiment, c'est un peu cher payé haha!

De retour sur la compact road, on a roulé une vingtaine de minutes et traversé deux autres États (!!) à travers des paysages magnifiques (et toujours moins de circulation: on était pratiquement seuls sur la route) pour atteindre notre prochain point d'intérêt: les Ngardmau Waterfalls, les plus hautes chutes de Micronésie (la région du monde où on se trouve)! Mais d'abord, on a trouvé un coin à l'ombre où on a pique-niqué. Au menu: des bento boxes que Sam's Tours nous avait préparé la veille pour notre cours de plongée alors qu'on avait déjà mangé!

De là, on a suivi le sentier (cette fois bien indiqué!) vers les chutes. En chemin, on a croisé de vieux rails. Difficile à croire pour un si minuscule pays, mais il y a déjà eu des (petits) trains à Palau, à l'époque de la colonisation japonaise! Bon, ils n'allaient pas bien loin: les wagons servaient à transporter la bauxite de la mine toute proche vers un quai près de l'océan. On a suivi les rails un moment jusqu'à ce que la jungle devienne trop dense, puis on a rebroussé chemin et continué vers les chutes. À un certain moment, le sentier continuait littéralement dans la rivière: on suivait le roc autour duquel coulait de minces filets d'eau! Finalement, on est arrivés! Vous savez l'image de la chute tropicale idyllique, avec un rideau d'eau bien chaude qui tombe sur un bassin dans lequel on peut se baigner? Eh bien on y était! Bon, les roches n'étaient pas très confortables pour les pieds, mais dans la moiteur tropicale de l'après-midi, cette douche était plus que bienvenue! Dans le bassin batifolaient des genre de truites. Tsé quand tu es un poisson d'eau douce, dans une petite rivière d'une petite île entourée de milliers de kilomètres d'océan, c'est vraiment ce qui s'appelle occuper un métier spécialisé!

On s'est fait sécher en observant la beauté du paysage. La brise et l'ombre des grands arbres rendaient le tout particulièrement agréable. Pas facile la vie! On a suivi le vol d'une grosse chauve-souris frugivore (l'un des gros mammifères de Palau!) avant de piquer une jasette à un couple d'Australiens qui venaient d'arriver à la chute. "My condolences for your bank account!" nous a dit l'homme avec un accent à couper au couteau! Il a bien raison: Palau, c'est vraiment pas donné! C'est sûr et certain qu'on n'aurait pas pu survivre dans ce pays sur le budget qui était le nôtre quand on était des backpackers qui comptions nos sous!

On a été surpris par une averse tropicale sur le chemin du retour, mais, comme c'est souvent le cas, ce fut de courte durée. Une fois derrière le volant, on s'est perdus dans les petites routes secondaires en tentant de rejoindre le village de Ngardmau, ce qui nous a tout de même permis d'observer les anciennes exploitations de bauxite japonaises (d'où partaient les rails évoqués plus haut). Puis, on a quitté la compact road circulaire pour emprunter la route qui nous mènerait vers le bout de l'île au Nord. Géographiquement, Babeldaob est un peu faite comme la Corse, en long avec une petite péninsule plus étroite vers le nord. La comparaison s'arrête là par contre! Toute en hauteur, la route du nord offrait de superbes points de vue sur la lagon, la barrière de corail et l’océan au-delà.

Au quai de Ngarchelong, tout au nord de l'île, on a immortalisé notre "exploit" de se rendre jusqu'au bout de la route (!!) en prenant un selfie avec notre fidèle monture! On est ensuite revenus un peu sur nos pas pour se rendre à notre dernière attraction de la journée: les monolithes de pierre de Baldruchau. Situées dans un cadre enchanteur, dans une pente herbeuse faisant face à la mer, ces pierres taillées énigmatiques, vieilles d'environ 2000 ans, sont à Palau ce que les statues de pierre sont à l'île de Pâques. Les grandes pierres sont alignées d'une manière très précise, ce qui laisse croire qu'elles ont pu être les fondations d'un grand édifice (peut-être un bai), mais personne n'en est sûr. Plus étonnant encore sont les visages grimaçants taillés sur certaines pierres, et avec lesquels on s'est bien amusés à se prendre en photo. Les pierres en question sont d’origine volcanique et ressemblent à de la vieille asphalte. On a appris que ça s'appelait des puddingstones, ce qui n’a pas manqué de nous faire sourire. On a quitté ce surprenant endroit en disant au revoir aux enfants qui jouaient pendant que leur mère gérait le site, puis on a repris la route. 

Notre destination finale pour la journée: les M & A Riverside Bungalows! Il n'y a pas beaucoup d'endroits où dormir (et manger) sur Babeldaob et ce resort low-key était à peu près le seul établissement pour ce faire (et ça nous avait pris pas mal de temps à réserver tout ça, voir l’entrée précédente). Sur place, on a constaté qu'on était aussi les seuls clients! On avait la plage de sable, les cocotiers, le petit ruisseau qui traversait la propriété et toutes les installations pour nous tout seuls! Quand est-ce que ce genre de chose arrive haha?!?! On a profité de la marée basse pour marcher sur la plage, le temps que les très attentionnées employées philippines nous préparent notre souper. Et quel repas! Nos currys de poulet et de poisson, servis dans des feuilles d’arbre courbées comme des bols (!), étaient tout simplement succulents! La genre de joséphine aux bananes comme dessert a également été un gros hit de mon côté! On mangeait dehors et on s'est amusés à observer les lézards dévorer des quantités impressionnantes de mouches attirées par la lumière. On devrait en importer au Québec, ils deviendraient énormes à force de gober des mouches noires! On est revenus à notre bungalow en évitant à la fois les gros crapauds et les minuscules grenouilles qui bondissaient sur le terrain. Disons que le petit ruisseau était une terre promise pour eux!

Notre bungalow avait une déco digne des années 1970 et un air climatisé beaucoup trop bruyant pour le prix qu'on payait, mais était bien sympathique. Moins agréable a été la découverte de 3 grosses coquerelles dans la salle de bains et sous un sofa! On leur a cependant rapidement déclaré la guerre. Armée d'un balai, Mémé renvoyait vers la salle de bains les coquerelles paniquées qui tentaient de fuir, pendant que j'essayais de les y piéger à l'aide d'un bol et d'une feuille plastifiée pour pouvoir les jeter à l'extérieur. Je vous laisse imaginer la scène: c'était probablement encore plus ridicule que vous le croyez haha!

On vous envoie la suite bientôt, le temps de savourer notre victoire temporaire contre les insectes!

dimanche 28 avril 2019

Première fois en plongée

Alii, c'est Marie-Pascale!

Levés tôt pour prendre le ferry, on a attendu le départ en mangeant des crêpes au beurre d'arachide achetées au dépanneur du coin. Après une scène de power trip où la dame qui récolte l'argent du bateau a copieusement engueulé un employé qui avait abimé le bateau en retirant une bouée trop tôt, on a filé vers Koror sans encombre. Coup de chance, les proprios de l'auberge Adventures Inn, où on avait dormi à Peleliu, prenaient eux aussi le traversier et nous ont gentiment fait un lift du quai jusqu'à notre hôtel à Koror. Merci!!

On avait réservé un cours d'introduction à la plongée sous-marine en après-midi, et d'ici là, il restait quelques tâches administratives de voyage à faire. Les deux prochains jours allaient être réservés pour la visite de Babeldaob, la grosse île au nord de Koror. Après une énième tentative de rejoindre un des rares hébergements, on a fait d'autres appels jusqu'à ce qu'on tombe sur une place qui répondait au téléphone... Puis on a quitté pour aller réserver une auto, seul moyen d'explorer sans guide cette région du pays.

Première agence de location? Fermée définitivement. Deuxième agence? Il ne reste plus d'auto disponible, mais peut-être que quelqu'un va revenir plus tôt aujourd'hui, mais c'est pas sûr... Bon... Ah, il y a une troisième agence un peu en retrait du centre? Nos tentatives pour les appeler furent un échec. On s'y est donc rendus, à environ 15 minutes de marche rapide, alors qu'on voyait le temps passer d'ici notre rendez-vous en PM... "Vous avez marché jusque ici?!" nous dit, incrédule, la dame de l'agence, dans ce pays où une marche de 5 minutes a l'air d'être considérée comme une distance incroyable. "Vous auriez dû appeler!", "Oui ça sonnait toujours occupé" (comme 50% des appels qu'on a essayé de faire depuis notre arrivée...) Tout ça pour dire qu'on a heureusement pu réserver une auto pour le lendemain, et qu'on nous a reconduit au centre-ville après!

On se trouvait un peu cons d'avoir réservé notre hôtel "non remboursable" sans s'être assurés d'avoir une auto disponible... Tout finit par s'arranger en voyage on dirait, mais on se questionne souvent à savoir si un jour la chance va nous lâcher!

Parenthèse sur les autos ici: la majorité ont leur volant à droite, mais se déplacent pourtant du même côté de la rue que nous. On a raisonné la chose en se disant que beaucoup d'autos semblent importées du Japon, où ils conduisent avec le volant à droite, mais sur la voie de gauche comme en Angleterre. Reste qu'on ne trouve pas que c'est super efficace pour la conduite, ayant vu quelques accidents évités de peu quand les conducteurs reculent...

Il nous restait 30 minutes pour dîner avant notre cours de plongée, donc on s'est dirigés vers un resto japonais qui offrait des menus pour le dîner. Ok, on avait sûrement été optimistes pour le temps requis, mais le service a été super long, recevant nos plats justement après 30 minutes d'attente... On s'était rendus compte de notre mauvais calcul et François avait déjà couru à l'hôtel pour appeler notre compagnie de plongée pour leur demander de venir nous chercher 15 minutes plus tard. Hilala, on (surtout moi) déteste être en retard... 

"Frenchie", un Français (duh) qui travaillait pour l'agence Sam's Tours, allait être notre professeur pour l'après-midi! Instructeur de plongée à Palau depuis 1 an et demi, il nous a informé que très très peu de touristes prenaient les cours d'introduction à la plongée ici, sachant que c'est la (seule?) raison pourquoi les gens viennent visiter Palau habituellement. Attablés avec lui, il nous a expliqué la base de la plongée puis est venu le temps de mettre le tout en pratique! François était un peu anxieux pour la plongée en tant que telle, moi pour l'étape où on saute dans l'eau avec notre équipement... Rendus dans l'eau juste derrière Sam's Tour, on a pratiqué les différents exercices appris précédemment: vider son masque, rattraper le tuyau qui amène l'air et le remettre dans sa bouche sous l'eau etc. 

Puis on est partis pour 35 minutes de plongée, qui sont passées beaucoup plus vite que ça! Même si c'était un site "ordinaire" de Palau, juste derrière une zone avec plein d'entreprises, c'était déjà impressionnant! Au début, il y a eu un "poisson crocodile", une laideur sous-marine qui se terre dans le sable, mais qui est assez rare paraît-il. Et puis on a nagé avec plein d'autres poissons, plusieurs qu'on n'avait pas encore vus dont un aux écailles léopard! Et des bénitiers géants également!

On s'habitue quand même assez vite à respirer sous l'eau, une fois les premières respirations passées. Le poids de l'équipement et de la bonbonne est vraiment léger sous l'eau (contrairement à quand on est au sol) et on doit s'ajouter des poids à la taille pour pouvoir plonger profondément. À chaque mètre de descente ou juste avant que les oreilles fassent mal, il faut se pincer le nez et souffler pour égaliser la pression. Aussi, il ne faut pas arrêter de respirer, pour que les poumons ne se collabent pas sous la pression. Au final, on est descendus jusqu'à 12 mètres, ce qui est le maximum autorisé pour le cours qu'on faisait! 

On est ressortis de cette plongée bien contents de notre première expérience! On a donc réservé pour une "vraie" journée de plongée (pour débutants) quelques jours après avec la même compagnie.  

Après un petit lavage de linge et une bonne douche (c'est fou comme on devient collants et poisseux avec de la crème solaire et de l'eau de mer!), l'unique resto indien du pays nous attendait. François a tenté la bière locale, la Red Rooster, et on a englouti la quantité (finalement un peu grande) de délicieuse nourriture qu'on avait commandée. La charmante serveuse philippine était d'ailleurs impressionnée qu'on ait réussi à tout finir! 


À bientôt!

samedi 27 avril 2019

Peleliu

Salut! C'est François qui vous accompagnera dans notre escapade à Peleliu!

Donc c'est confirmé: les déjeuners au Palau Hotel sont pas mal meilleurs qu'à l'autre hôtel chinois! En passant, vous aviez déjà mangé ça, vous, de l'oignon cuit entouré de bacon? Sachant que l'oignon est mon légume préféré (eh oui, vous savez tout sur moi maintenant), c'était une belle découverte haha! On a déjeuné en compagnie d'un couple de Chinois, dont la fille portait une jaquette résolument trop courte qui laissait voir ses sous-vêtements. Un peu bizarre...

Le reste de l'avant-midi fut consacré à du gossage pour appeler les banques au Québec... Figurez-vous que, pour on ne sait quelle raison, Tangerine avait bloqué le compte chèque de Marie-Pascale, celui duquel on sortait notre argent pour le voyage. Pourtant, prévoyante, elle les avait avisés avant de partir pour leur indiquer qu'on s'apprêtait à passer 10 jours à Palau, en leur donnant nos dates exactes! Mais voilà, on a  pu faire 2 retraits avant qu'ils ne gèlent tout. "Appelez-nous pour faire débloquer votre compte" disait le courriel qu'on a reçu. Sérieusement, ces gens-là ont-ils déjà voyagé? Savent-ils à quel point c'est compliqué de faire un appel au Canada depuis l'étranger quand tu n'as pas de carte sim locale du pays, et quand tu es ailleurs qu'aux États-Unis ou en Europe? "Ben les appels à frais virés sont gratuits..." Encore faut-il trouver un téléphone qui veuille bien accepter de faire ce type d'appel! Les téléphones filaires ne permettent généralement que les appels locaux et ma carte sim chinoise ne fonctionnait pas à Palau pour ce genre d'appel... On fait quoi? Il faut vraiment dépenser de l'argent et du temps pour acheter une carte sim locale qui permette les appels internationaux, en croisant les doigts pour que ça marche? Pour un seul appel??? Et évidemment, pas moyen de régler cette situation en ligne, par clavardage ou par courriel. Non non. Il. Faut. Un. Appel. Comme en 1980... Encore heureux qu'on ne nous demande pas de leur envoyer un fax... Bref, on a fini par appeler via Skype, en profitant du mois d'essai gratuit pour les appels vers l'étranger. Tout ça pour se faire dire "Ah ben on comprend pas vraiment pourquoi ça a gelé votre compte, en tout cas c'est bizarre..."  Ahlalala...

La bonne nouvelle après ça, c'était que notre compte était désormais utilisable et qu'on pouvait sortir de l'argent. Victoire!

Un peu avant midi, on a quitté l'hôtel Palau pour marcher vers le quai d'où partaient les ferries pour notre destination du jour: Peleliu! C'était important d'être là d'avance: il n'y a que 3 bateaux par semaine... On a marché jusqu'à Malakal, c'est-à-dire assez loin, mais le soleil était un peu moins fort que la veille (au grand bonheur  de nos coups de soleils respectifs). Quand même, il faisait chaud!  "Wow, you're fast! I saw you walking on the road!" nous a dit une dame en auto alors qu'on sortait d'un dépanneur avec une bouteille d'eau glacée. Eh oui, rien n'arrête les marcheurs invétérés que nous sommes!

Au quai, on a demandé autour de nous pour trouver le ferry. Disons que ce n'était pas très évident: aucun panneau, aucune guérite n'indiquait quelle embarcation prendre! En tout cas on a fini par trouver. Je m'attendais à un traversier capable d'emmener des voitures, mais c'était finalement un assez petit bateau pour passagers seulement. Mémé s'est installée sur un banc pour nous réserver des sièges pendant que j'allais nous chercher à manger. L'énorme portion de poke de thon était néanmoins trop piquante pour le palais délicat de la capricieuse de l'épicé qui me sert de compagne de voyage, et l'incendie a bien dû nécessiter la moitié de notre 2L d'eau! Pendant ce temps, les employés du bateau étaient bien occupés à entreposer à bord les marchandises les plus diverses (dont une toilette, dont l'arrivée soulagera à coup sûr l'insulaire qui en a passé la commande!)

Finalement, à 14 h, on levait l'ancre! Pendant 1h 30, on a navigué  à travers les décidément magnifiques Rock Islands sur une mer turquoise assez clémente. Dans le bateau, on s'est vite rendus compte qu'on était les seuls touristes... Pourquoi on a souvent l'impression que les gens ne voyagent pas comme nous? On aime bien prendre les transports locaux! Rapidement, tout le monde s'est mis à nous demander d'où on venait et ce qu'on avait fait dans le pays à date: un classique! Puis:
- "Are you looking for a room on Peleliu? (on n'avait rien réservé)
- We'll think about it! (On aime pas trop dire oui à des offres comme ça, on aime bien faire nos indépendants)
-  We can have somebody to take you to the hotel.
- It's fine, we'll walk.
- It's far and hot!
- We'll walk, no worries :)

À un certain moment, la mer a commencé à être plus houleuse et les vagues éclaboussaient les gens. Le matelot  a alors descendu des genre de toiles protectrices sur les côtés du navire, mais c'était OK pour nous alors on lui a fait signe que c'était pas nécessaire (d'autant plus que ça nous cachait le paysage...). Par contre, éventuellement, on s'est rendus compte que la dame derrière nous recevait de l'eau mais ne bronchait pas, alors on a bien vite accepté pour ne pas qu'elle soit trempée! La pauvre!

À l'approche de Peleliu, la marée basse nous obligeait à naviguer lentement entre les bancs de sable, dans un chenal étroit. Et c'est à ce moment que la dame qui nous avait abordé pour l'hôtel nous a redemandé ce qu'on comptait faire. "Oh, we'll walk!" "But I already called the driver to pick you up!" Sur le coup on était un peu fâchés: on n'avait pas dit oui à son offre, et voilà qu'elle nous imposait en quelque sorte qu'on aille là-bas! Évidemment, maintenant que quelqu'un venait exprès nous chercher, on se sentait mal de dire qu'on voulait y aller par nous-mêmes... Mais bon, il y a des fois où on doit abdiquer en voyage, et c'était l'une d'entre elles... Une fois à terre, on est donc montés dans la minivan où nous attendait un gars super sympathique: le proprio de l'auberge Adventures Inn Peleliu. On ne le savait pas encore, mais une chance que notre bonne étoile avait fait en sorte qu'on soit aiguillonnés vers cet hôtel!

Comme d'habitude à Palau, les touristes doivent payer un permis pour visiter l'État où ils se trouvent. Ah oui, parce que le pays a beau être minuscule, il est divisé en 16 États, comme aux États-Unis! Par exemple, l'île de Peleliu, où on se trouvait, a beau ne faire que 19km2 et être peuplée d'à peine plus de 500 âmes, c'est bel et bien un État de la République de Palau, avec sa "State Legislature" (dans un cabanon: c'est même pas une blague!), ses propres plaques d'immatriculation, son drapeau et son Gouverneur! Bon, chez nous, on appellerait ça une municipalité (et encore), mais dans la vie, il faut voir grand! 

Bref, nos permis payés, on a roulé pendant même pas 5 minutes pour aboutir au seul village de l'île. Les habitants lui ont donné un nom à coucher dehors (Klouklubed), alors on va l'appeler Linda (Bruno Blanchet, sors de ce corps)! Klouklubed, c'est trèèès tranquille. Une quinzaine de maisons, 3 dépanneurs, une école primaire, le cabanon-assemblée nationale, une bâtisse gouvernementale, quelques voitures, des enfants en vélo de temps en temps, et plein de chiens assoupis. Oh, et peu de choix d'hôtels... Et un seul resto, attenant à l'auberge et tenu par le couple qui runnait la place. On avait-tu bien fait d'embarquer dans la minivan finalement, je ne sais pas trop où on aurait dormi autrement haha!

Après avoir pris possession de nos chambres, il nous restait environs 2h de clarté. On en a profité pour explorer le nord de l'île, en se faisant littéralement saluer par tout le monde qu'on croisait. Sympathique, cette ambiance de (très) petit village isolé! 

Ça nous a pris moins de 20 minutes retourner au quai où on avait accosté un peu plus tôt: disons que ce n'était pas très loin! En chemin, j'ai visité la Thousand Man Cave: un réseau de tunnels construits par les Japonais lors de la 2e guerre mondiale. C'était sombre, silencieux, pas du tout aménagé, avec des chauve-souris et de gros crabes cachés dans les anfractuosités de la pierre. Plusieurs soldats japonais sont morts dans ces cavernes durant la guerre, donc ça donnait un peu l'impression de visiter une crypte... Mémé n'a pas osé pas entrer... On a aussi vu plusieurs bunkers datant de la même époque en continuant notre route.

L'atmosphère était bien plus légère dans le petit parc au nord de l'île, où on a pris le temps de s'asseoir pour regarder la plage et les mangroves à la lumière du jour qui déclinait. Bien agréable! On est ensuite revenus au village par une route tranquille, où on a évidemment croisé beaucoup de chiens. Seule une poignée nous a jappé après, heureusement, la plupart continuant leur sieste dans la moiteur tropicale! On a aussi assisté à un spectacle cocasse quand une minivan s'est subitement arrêtée, puis a reculé quelques mètres devant nous. Le conducteur a alors ouvert sa portière pour saisir quelque chose qui trainait sur la route... un crabe vivant! Un souper aux fruits de mer inattendu haha!

De retour à Klouklubed après avoir passé un étang à crocodiles (sans reptiles visibles, ouf), on a jeté un oeil à un vieux poste de communications japonais avant de se diriger vers la plage. On y accédait via un hostel abandonné un peu glauque. La plage donne malheureusement sur une mer peu profonde et pleine de vase et d'algues, donc pas super pour se baigner. Par contre, le coucher de soleil était magnifique! Au retour, on a dû négocier mètre par mètre pour avancer dans le sentier face à des chiens jappeurs, avant que leur maître ne daigne enfin les ramener à la raison! Ah, les chiens pas attachés, c'est toujours plaisant! On est revenus manger au resto, où on a jasé avec la sympathique proprio. La seule autre cliente était l'infirmière du village, qui était en fait la dame qui recevait de l'eau derrière nous dans le bateau! "Vous preniez des photos, donc je ne voulais pas vous déranger!" Trop gentille! C'était très intéressant car, dans son petit dispensaire de Peleliu, elle vivait les mêmes réalités que Mémé à Blanc-Sablon! Évidemment, les deux se sont parlées toute la soirée dans leur langage médical commun! Au cours de la soirée, "nurse" (comme tout le monde l'appelait) a dû nous quitter pour un patient, qui avait parcouru le village en auto pour la trouver... Pas facile, d'être la seule personne de référence en santé dans un village isolé!

Nos spaghettis avalés, Marie-Pascale s'est lancée bravement dans un nécessaire lavage (on la remercie!), alors que j'écrivais ce blogue sur la terrasse du resto.

Le lendemain, on a pris notre déjeuner sur ladite terrasse du resto d'à côté, tout en discutant de l'histoire récente de Palau avec le proprio. Colonie allemande (eh oui!) jusqu'à la 1ère guerre mondiale, l'archipel a ensuite été confié aux Japonais. Selon ce qu'on nous a dit, les gens gardent une impression assez positive de l'époque japonaise: des mariages interethniques avaient lieu et l'origine des influences asiatiques qui sous-tendent la société paluane datent de cette période. La 2e guerre mondiale, et l'occupation américaine qui a suivi, a radicalement changé la face des îles. Les États-Unis ont importé leur mode de vie, leurs produits et leurs idées. Indépendant depuis 1994, Palau reste un quasi-État américain: par exemple, les Paluans peuvent se rendre sans visa aux États-Unis et même servir dans l'armée américaine!  Ma fibre d'historien était très intéressée d'en savoir plus sur le passé de Palau, cette page peu consultée du livre de l'histoire du monde!

Ensuite, on a enfourché nos vieux vélos lourds et sans vitesses (avec notre lunch dans une glacière fixée en arrière) et on s'est lancés dans l'exploration de Peleliu. Comme ce n'est pas bien grand ni très accidenté comme île, le vélo est décidément le meilleur moyen de transport! Et disons qu'on n'est pas trop embêtés par la circulation automobile haha!

En sortant du village, notre premier arrêt fût le dispensaire! La veille, Mémé avait demandé à l'infirmière si elle pouvait venir visiter ses installations, car elle était  curieuse de voir à quoi ça ressemblait! La nurse était ravie qu'on passe la voir et on a pu visiter toutes les salles du petit établissement. On en a aussi profité pour jaser avec un médecin militaire américain de passage pour la journée à Peleliu. Outre son travail médical, lui et son équipe étaient notamment responsables d'entretenir les monuments de guerre américains de l'île. Disons qu'il faut être multitâches dans un endroit où il y a si peu de personnel: l'infirmière disait qu'elle coupait elle-même le gazon du dispensaire quand il n'y avait pas de patients!

On est ensuite repartis en vélo pour atteindre le musée de l'île, situé dans un ancien bunker japonais passablement amoché par des trous d'obus. Vous trouvez peut-être que ça fait pas mal de fois que j'évoque la deuxième guerre mondiale dans ce blogue. C'est que l'île autrement idyllique de Peleliu cache un sombre passé. Entre septembre et novembre 1944, une bataille terrible a fait rage ici entre l'armée américaine et japonaise. Ce qui devait être un engagement militaire de quelques jours s'est transformé en épouvantable guerre d'attrition en raison de la résistance acharnée des défenseurs japonais. Ces derniers avaient percé des tunnels dans le massif montagneux qui traverse l'île et il fallut 2 mois et de très lourdes pertes avant que les Américains ne puissent les en déloger. Et encore: sur la route vers le musée figure un monument à la mémoire de la douzaine de Japonais qui se sont rendus aux Américains... 2 ans après la fin de la guerre! Ils se cachaient dans des grottes et menaient encore des actions de guérilla bien après que les bombes atomiques aient été larguées sur Hiroshima et Nagasaki, inconscients du fait que la guerre était finie! Ceux-là font partie de l'infime partie de la garnison japonaise qui a survécu à la bataille. Sur 11 000 hommes, seuls 28 soldats japonais s'en sont sortis vivants. L'armée japonaise devait tenir cette position jusqu'à la mort: elle a honoré cette promesse... De leur côté, plus de 2000 soldats américains sont morts, et bien davantage blessés. Nombre d'entre eux ont succombé à la chaleur infernale qui régnait alors sur l'île, le couvert végétal (et donc l'ombre) ayant été détruit par les bombardements incessants. Sans eau, exposés à un soleil de plomb ou à une pluie battante, les G.I.s mourraient d'insolation, de dysenterie et de blessures mineures infectées tout autant que des balles japonaises. Tout ça, au final, pour un objectif stratégique inutile: la prise des Philippines à peu près au même moment rendit sans intérêt la capture de l'aérodrome de Peleliu, raison initiale de l'invasion. Tant de vies perdues pour rien! Quel gâchis!

Le musée contenait pas mal d'artefacts, mais n'était pas trop user friendly. Disons qu'il y aurait eu moyen de rendre ça plus vivant! Mais bon, on avait quand même l'essentiel de l'information. On y rencontré un couple de Canado-Australiens avec deux jeunes enfants qui faisaient un tour guidé de Peleliu. Le Canadien, un Ontarien d'origine asiatique qui vivait maintenant à Melbourne avec sa femme australienne, parlait un excellent français, ce qui nous a impressionné! Autre surprise: le couple avait ensemble visité Terre-Neuve et fait la route par Fermont l'été passé! On est à Peleliu, une île perdue du Pacifique à plus de 15 000 km du Québec, et on rencontre deux personnes qui ont visité Blanc-Sablon. C'est quoi les chances?!?

On les a salués avant de remonter à vélo, pour s'arrêter un peu plus loin à un monument dédié à l'une des unités militaires américaines ayant participé à la bataille. Un petit sentier menait à une paisible plage de sable bordée de cocotiers. Dur à croire qu'il s'agissait en fait de l'une des plages du débarquement, théâtre de combats sanglants... D'autres vestiges de la bataille se trouvaient quelques coups de pédale plus loin. Cette fois, c'était les restes d'un avion japonais - le fameux Zero - dont le cockpit était lentement englouti par la jungle.

On a retrouvé le groupe auquel appartenait la famille de canado-australiens au quai du sud de l'île, où on a mangé avec eux. Alors qu'eux avaient de belles bento boxes avec des plats japonais santé, nous nos hôtes nous avaient préparé des hot dogs avec des chips! C'était bien bon, mais en comparaison on avait l'air d'être des rois de la malbouffe! On a jasé avec la bien sympathique famille, avec le yacht "Palau Agressor 2" amarré en arrière-plan. Ça fait plusieurs bateaux paluans qu'on voit affublés de noms violents comme ça: on ne sait pas trop pourquoi haha!

Rassasiés, on a poursuivi notre balade en vélo par des chemins de traverse bordés de végétation luxuriante, avant de faire une pause à la Honeymoon Beach. Mémé est rapidement devenue plus silencieuse au fur et à mesure qu'on marchait sur la plage. Elle se sentait fatiguée alors on s'est assis un moment... avant qu'elle commence à dodeliner de la tête. Un début de coup de chaleur? On a été à l'ombre avant qu'elle ne s'évanouisse, elle a bu pas mal d'eau et on s'est reposés une bonne demie-heure en profitant de la brise de mer et d'un ciel heureusement plus couvert. Elle à bientôt été remise sur pied, mais dans cette chaleur, le vélo c'est traitre!

Puis, on est remontés à bicyclette et on a  suivi la piste qui s'enfonçait dans la jungle. On a enfin atteint l'un de nos objectifs: le Swimming Hole! On nous avait dit qu'il fallait absolument se baigner dans cette piscine naturelle, un genre de cenote comme au Mexique. Apparemment que  c'est le seul endroit à Palau où ça existe. Cela dit, le trou n'était pas trop invitant: une échelle en PVC plongeait dans l'eau de mer, dont la moitié était située dans une caverne. Qu'à cela ne tienne,  j'y ai été quand même, mais Mémé a refusé de me suivre haha!

De là, on est revenus vers le coeur de l'île, où se situent la plupart des sites historiques. Au premier chef la fameuse piste d'atterrissage, toujours utilisée, et dont la capture était l'enjeu majeur de la bataille de Peleliu. On a ensuite vu 3 tanks amphibie américains, abandonnés à l'endroit où les obus japonais les ont stoppés... Notre voyage dans le temps nous a emmenés par la suite au quartier général japonais, un grand bunker à deux étages avec d'énormes trous d'obus ayant perforé les murs. La nature reprend aujourd'hui ses droits et l'édifice est désormais de plus en plus envahi par la végétation. Outre ça, les ruines ont été laissées telles quelles, et on peut très bien s'imaginer l'intensité de la bataille en visitant les différentes pièces. 

Quelques centaines de mètres plus loin commencent les premiers contreforts de la petite chaine de collines qui domine Peleliu. C'est là qu'ont eu lieu les combats les plus acharnés, dans ces montagnes percées comme du gruyère par les Japonais. Les Américains ont surnommé l'endroit "Bloody Nose Ridge", un bel euphémisme... Au début de l'élévation se trouve un char japonais immobilisé pour toujours lors d'une contre-attaque ratée. Plus haut, caché dans une caverne, on retrouve un canon japonais encore intact, surplombant le champ de bataille. Cependant, c'est un peu plus haut que c'est le plus marquant. Il était 17h environ quand on a débuté notre promenade dans la Death Valley trail. C'est un endroit très particulier. Tout d'abord, il faut absolument suivre le sentier, car c'est le seul espace déminé des environs. Le reste est couvert de munitions et d'obus potentiellement dangereux. Un panneau indiquait que les démineurs avaient retiré 8800 obus et munitions trouvés sur les 820m de sentier! L'atmosphère est également très spéciale. Ce fût un 20-30 minutes de marche angoissante dans une vallée silencieuse, dans une semi-pénombre de fin de journée, en observant les artefacts militaires en bordure de sentier et les ouvertures de tunnels japonais... On avait réellement l'impression de marcher chez les morts, dans ce qui est à toutes fins pratiques un cimetière à ciel ouvert... Le sentier offrait une vision poignante à la toute fin, alors qu'un drapeau japonais indiquait l'endroit où, après 2 mois de combat, le général japonais s'était donné la mort plutôt que de capituler... On échappe à l'atmosphère irréelle de cette terre de fantômes en gravissant les escaliers qui mènent au lookout où se trouve le monument aux morts américains, et d'où on a une magnifique vue à 360 degrés sur Peleliu. En regardant ce confetti perdu dans le Pacifique, on se demande bien pourquoi une telle bataille a pu avoir lieu ici! Notre visite des lieux s'est enfin achevée au temple shinto japonais, érigé en l'honneur des soldats japonais. Tout juste à côté, un autre monument américain. Comme pour rappeler que les ennemis d'hier sont aujourd'hui des alliés solides...

Le soir tombait, et il fallait revenir à Klouklubed. La carte nous montrait une route directe pour y aller: parfait! Ce n'était par contre pas précisé que c'était une véritable piste dans la jungle, envahie par la végétation, et dont les abords faisaient aussi office de décharges sauvages par endroits! "Oh, you were not supposed to see that!" nous a dit en riant le proprio de notre auberge quand on est revenus! En tout cas, on était bien contents que la piste débouche, revenir sur nos pas à la noirceur dans la forêt tropicale ne faisait pas partie des choses qui nous tentaient!

Parenthèse: à Palau, il y a des poulets sauvages. Pas des poulets qui se sont enfuis et qui sont devenus sauvages: les poulets vivent vraiment à l'état sauvage dans la jungle ici! Et on en voit partout, ils pullulent!

Notre souper de sandwiches au poulet sur la terrasse du resto du Adventures Inn fut bienvenu après cette grosse journée! On était aussi heureux de retrouver notre lavage à peu près sec sur l'ingénieuse corde à linge installée par Mémé dans la chambre! Par contre, ma serviette, encore gorgée d'eau de mer du kayak, puait toujours autant!

On s'est couchés alors qu'un orage tropical s'abattait violemment sur Peleliu, faisait résonner la pluie sur le toit de tôle et virevolter furieusement les arbres à l'extérieur!

À bientôt!