Salut! Comme promis, voici la suite de notre périple! C’est toujours François au clavier!
Le ciel était maussade quand on a ouvert les rideaux de notre bungalow ce matin-là. Plutôt que de déjeuner sur la plage, on a mangé nos céréales + boissons chaudes sur notre petite galerie privée couverte. La pluie a ensuite cessé, ce qui nous a permis de passer un bel avant-midi de farniente dans les hamacs sur la plage. Entre deux cocotiers, bercés par le doux son des petites vagues qui venaient s’échouer sur le sable de corail blanc, disons qu’on n’était pas trop à plaindre! En plus, le ciel couvert et la petite brise nous maintenaient à un très agréable 25 degrés environ. Le paradis!
La pluie a recommencé par contre tout juste comme je me baignais, donnant le signal du départ de ce resort où nous étions seuls au monde. Enfin, « se baigner », façon de parler! À marée haute, il y a environ 60 cm d’eau sur 1km… Disons que je pataugeais plus qu’autre chose!
C’est à la pluie battante qu’on a repris la route à bord de notre fidèle Mazda 3, un peu après midi. L’objectif de la journée était de revenir à Koror par la côte Est de l’île de Babeldaob. On a exploré en chemin plusieurs petits village de l’État de Ngaraard via des routes à une voie faites de gravier grossier dans le meilleur des cas et envahies par la végétation par endroits. La pluie diluvienne, le terrain accidenté et les vagues qui léchaient la côte à deux pas du chemin donnaient un air épique à cette expédition qui ne rendait pas la vie facile à la suspension de notre voiture! L’averse n’avait cependant pas arrêté les fidèles qui emplissaient une bien jolie église blanche dans l’un des hameaux qu’on a traversés.
La carte nous disait ensuite qu’on pouvait relier le prochain village puis la compact road via une route secondaire en bord de mer. Celle-ci s’est rapidement avérée être une véritable piste de brousse! On avait vu pire alors ça ne nous inquiétait pas, jusqu’à ce qu’on réalise que la pluie torrentielle avait inondé complètement une section du chemin. Plutôt que de risquer de caler le moteur au milieu de rien sous des cieux déchaînés, on a finalement opté pour la prudence et rebroussé chemin, sous les soupirs de soulagement de Marie-Pascale! (MP: en fait, ce qui s’est passé est que quand j’ai vu que François considérait l’option de continuer, j’ai appliqué de façon catégorique mon veto sur le sujet)
De retour sur la compact road, on a roulé sur une route magnifique alors que nos essuie-glaces peinaient à évacuer toute l’eau qui tombait des gros nuages gris qui surplombaient la forêt tropicale qu’on traversait. Quand il pleut, c’est du sérieux ici! 30 minutes et deux États et demi plus tard, on parvenait à Melekeok après avoir traversé deux jolis causeways en bord de mer dans l’État de Ngiwal voisin. Notre passage ici était important, car c’est le seul endroit sur toute la côte Est de Babeldaob où on trouve un restaurant ouvert! On a donc diné face à la mer sur la terrasse du mignon café-resto de Melekeok, en regardant les vagues s’échouer près des gros arbres.
À la fin du repas, miracle, il ne pleuvait presque plus! On a donc repris la route en bord de mer puis dans les hauteurs dans l’espoir de trouver le bai local, qui était apparemment assez joli. Malheureusement, ce fût un échec. Ce qui est par contre impossible à manquer ici, c’est le capitole de Ngerulmud, la capitale officielle de Palau! Cet énorme ensemble gouvernemental jaune pâle est une copie conforme du Capitole de Washington et trône de manière assez incongrue au sommet d’une butte dénudée, au milieu de rien, avec la mer en arrière-plan. Construit avec l’aide des Taïwanais (évidemment), il abrite le Parlement, le siège du gouvernement et la Cour de Palau. Je tenais bien sûr absolument à visiter cette construction saugrenue mais néanmoins assez jolie! À l’extérieur, les murs sont couverts de représentations stylisées de poissons et d’oiseaux, et il y a un bai peint aux couleurs du drapeau de Palau à l’arrière. Il y a aussi des colonnes et des lanternes un peu partout. Par contre, l’oeil avisé remarque en se rapprochant qu’elles ne sont respectivement ni en pierre ni en métal: tout est en plastique! Quand même comique! Oh, et c’est probablement le Parlement le moins sécurisé au monde. D’abord, on peut circuler partout à l’extérieur sans être inquiétés. Quant à l’intérieur, je n’osais pas trop y aller mais quelqu’un (je suppose que c’était un garde) nous a chaleureusement invité à entrer voir l’exposition de photos des Jeux de Palau (eh oui) qui en décorait l’intérieur. En sortant, on a vu deux touristes asiatiques se promener sur les lieux en bedaine. On repassera pour le décorum! Une visite bien plaisante dans cette minuscule capitale!
Après un détour vers la mer pour admirer un autre rocher de puddingstone sculpté grimaçant, on est retournés dans les terres pour aller explorer la Ngardok Nature Reserve. À l’entrée, il ne semblait y avoir personne dans la cabane de l'accueil et on a donc débuté sans plus attendre le sentier qui nous amènerait au lac Ngardok. Le pamphlet de la réserve annonce en grande pompe que le lac en question est le plus grand lac d’eau douce de Micronésie. Il fait… 600 m2. Inutile de dire que ça ferait sourire tout bon Québécois! Le sentier était très agréable. On passait des forêts constamment humides au point où de la mousse pousse sur tous les grands arbres-fougères qui la peuplent, à des tourbières plus familières parsemées de plantes carnivores. À un certain moment, un panneau près du sentier indiquait « Watch out for the poison tree! » Euh… Lequel? Il y a des centaines d’arbres ici! Et qu’est-ce que ça fait, un arbre empoisonné? Une autre preuve que les Nordiques que nous sommes sont totalement démunis quand on les parachute dans une jungle haha!
Enfin, on a eu un aperçu du lac! C’était plus un grand étang boueux aux rives parsemées de plantes aquatiques qu’un lac en bonne et due forme, mais soyons indulgents. En tout cas, à défaut d’y voir des crocodiles (c’est un lieu où ces bêtes charmantes se reproduisent), on a vu quelques canards et une grosse chauve-souris. C'est sans parler de la quantité impressionnante de toiles d’araignées que j’ai récoltée en ouvrant le chemin, Mémé étant stratégiquement placée derrière moi pour s’éviter ce désagrément. On repassera pour le féminisme haha! On a fait une petite pause sur le quai en prenant bien soin de scruter les quenouilles au cas où de facétieux sauriens bondiraient pour croquer nos mollets exotiques. Cela dit, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter: les crocodiles de Palau sont « petits » (seulement 2m de long!) et ont apparement peur de nous. En d’autres termes, on ne laissera pas une jambe sur l’archipel!
On est ensuite revenus à l’accueil, où nous attendait un garde-chasse contrit qui a bien dû s’excuser 200 fois de ne pas nous avoir salués lors de notre arrivée! « Je suis désolé, j’écoutais des vidéos de pêche et je ne vous ai pas entendus! Je suis un gros fan de pêche! » Voilà certainement la meilleure excuse qu’on nous ait servie depuis longtemps! Il a tout de même profité de notre présence pour nous montrer une orchidée unique à Palau (il y en avait plein sur le sentier apparement, on n’avait pas remarqué), nous montrer des plantes carnivores parasites et nous renseigner sur le fameux « poison tree ». Quand on y touche, on développe rapidement de l’irritation puis des cloques, comme si on s’était brûlés. Sympathique!
On a repris la route et c’est sous un ciel toujours boudeur qu’on est revenus à Koror, deux États et 25 minutes plus tard. Alors qu’on était pratiquement seuls sur la compact road sur la grosse île, c’était la cohue sur la rue principale à Koror (enfin, façon de parler)! Sérieusement, il y avait même un peu de trafic, c’est vous dire! Quelle était donc la raison de cette agitation? Réponse: le night market! Mais avant de vous en dire plus, on est revenus à l’hôtel Palau, où les décidément forts sympathiques employés nous réservaient une surprise. « On a surclassé votre chambre! Vous allez voir, la vue est magnifique! » Wow, je pense que c’était la 2e fois à vie que j’étais upgradé comme ça, et j’étais pas mal excité! Notre chambre n’était pas très différente, sauf qu’on avait cette fois un balcon. Quant à la vue… En effet, on voyait bien la mer au loin. Cependant, on voyait aussi très bien (et pas mal plus) le concessionnaire d’autos usagées juste de l’autre côté de la rue haha!
Bon, passons aux choses sérieuses! Chaque deux semaines se tient à Koror un marché de nuit qui réunit les restaurateurs des environs, des vendeurs venus de Babeldoab et la population en général pour manger, magasiner et bavarder dans une atmosphère festive. Tenu en plein coeur de la ville, dans le parc central, c’est LE gros événement social de Palau, et on nous avait dit qu’il ne fallait absolument pas le manquer! Pour vous donner une idée de l’atmosphère, imaginez-vous un festival régional low key au Québec l’été - genre le festival de la gourgane d’Albanel, le festival du maïs de St-Damase en 10 fois plus petit ou le festival du cochon de St-Perpétue. Stands de nourriture, chaises en plastique sous des bâches, scène sur laquelle joue un groupe de musique local que les gens écoutent à moitié, kiosques des principales associations du coin, animateur qui fait des quiz avec la foule entre deux chansons, personnes âgées qui « scènent » entre elles en regardant la foule, enfants qui courent partout, spectacle de la troupe de danse du village, maquillage pour les tout-petits… Ce que vous retrouveriez dans la fête de village de votre patelin québécois préféré, vous l’avez ici aussi! Avec une touche tropicale, quand même: avec la musique et la danse traditionnelles de Palau, les vieilles dames qui chiquent des noix de bétel et l’atmosphère tiki, on était clairement plus en Océanie qu’à Lanaudière! On s’est régalés d’énormes portions de bouffe de rue (rouleaux impériaux, riz au porc, sushis, poulet au beurre et cupcakes) tout en écoutant le groupe de musique et en regardant les danseurs. La thématique de cette édition du marché de nuit de Koror était le Jour de la Terre. En conséquence, les organisateurs demandaient aux gens de trier leurs déchets et les sensibilisaient sur leur impact environnemental. Plein de points pour eux! Un peu moins heureux cependant étaient les choix des prix qu’on pouvait gagner si on répondait correctement aux questions de l’animateur. Parmi ceux-ci figuraient en effet des bons-rabais pour de l’essence… Enfin, personne n’est parfait…
Essence… Oups, on avait complètement oublié de faire le plein avant de rendre la voiture! Et on avait intérêt à le faire, car sinon la compagnie allait nous charger 3 fois le prix à la pompe par litre pour le faire à notre place! On a donc quitté en courant le marché de nuit pour revenir à l’hôtel, où on avait laissé l’auto. « La dame de Budget vient d’appeler, elle arrive dans 5 minutes prendre la voiture » nous a obligeamment dit le réceptionniste. Raaaah! On a donc été mettre de l’essence à la station-service du coin et on est revenus du plus vite qu’on a pu! Heureusement, l’employée de l’agence de location d’auto n’était pas encore arrivée. Ouf, ni vu ni connu!
Comme ce n’était pas bien loin, on est revenus au night market boire une limonade pour se remettre de nos émotions! On a quitté vers 21h alors que la « foule » se dispersait, contrairement aux musiciens qui tenaient décidément à rester après avoir dit qu’il partaient eux aussi à 21h. On est repassés près du parc 20 minutes plus tard, après avoir fait des courses, et ils étaient encore là! Ça, c’est du dévouement!
Nos aventures se poursuivent sous la mer dans la prochaine entrée!
Comment allaient vos coups de soleil après la séance de hamacs?
RépondreEffacerHeureusement, il faisait nuageux cette journée-là ;)
EffacerSI le veto n'avait pas suffi, vos téléphones cellulaires vous auraient-ils permis d'appeler à l'aide sur ces îles paradisiaques?
RépondreEffacerExcellente question... J'essaie qu'on ne se rende pas là ;)
EffacerUn marché "de nuit" qui ferme à 21h... On se croirait en Ontario!
RépondreEffacerHaha
EffacerCarte postale de Palau arrivée le 17 mai à Saint-Laurent.
RépondreEffacerM E R C I !
Yeah!
EffacerLa prochaine fois que j'irai au festival du maïs de St-Damase, tout en sirotant ma bière, je me dirai "in petto" que je participe à un événement dix fois plus gros que le marché de nuit de Koror, qui est un événement touristique international. Mon bonheur sera décuplé.
RépondreEffacerHahaha!
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